Le président américain Barack Obama rechigne à remuer le passé mais il estime que le ministre de la Justice doit intervenir si des actes illégaux ont été commis sous l'administration Bush au nom de la lutte contre le terrorisme, a dit son porte-parole lundi.

L'administration Obama voit à son grand dam reprendre de plus belle le débat sur les pratiques antiterroristes de la présidence précédente et sur la nécessité ou non d'engager des poursuites contre ceux qui seraient allés trop loin.

L'administration Obama risque de ne pas couper à un tel débat public, dont elle redoute qu'il n'occulte le message sur son action économique ou la réforme du système de santé.

Ainsi, alors que M. Obama a manifesté sa répugnance à remuer le passé, son ministre de la Justice Eric Holder serait près de nommer un magistrat chargé de dire si les interrogateurs de la CIA se sont livrés à la torture sur des suspects de terrorisme.

Le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a dit lundi que, pour le président, «nos efforts sont mieux employés quand on regarde en avant plutôt qu'en arrière». Il a répété la position de M. Obama: si un quelconque agent de la CIA a employé des méthodes contestables pour interroger des suspects, mais s'il l'a fait «de bonne foi», en suivant des directives prodiguées par les avocats de l'administration Bush et en fournissant une justification légale à ces méthodes dénoncées par d'autres comme de la torture, il «ne sera pas, et ne doit pas être poursuivi», selon M. Gibbs.

En revanche, «si des lois ont été violées, cela tombe sous l'autorité du ministre de la Justice», a assuré M. Gibbs.

La possibilité d'une enquête sur les interrogatoires de la CIA n'est que l'une des réminiscences de la présidence de George W. Bush à être venues hanter celle de son successeur au cours des derniers jours.