Donald Rumsfeld n'aime pas parler de l'Irak. Du moins pas en public.

C'est ce que révèle une nouvelle biographie de l'ancien secrétaire à la Défense des États-Unis, qui sort en librairie cette semaine.

Rédigé par Bradley Graham, ancien militaire et journaliste au Washington Post, le livre intitulé By His Own Rule (Selon ses propres règles) retrace la longue carrière de celui qui a été l'un des principaux défenseurs de la doctrine des frappes préventives dans l'administration de George W. Bush.

 

M. Graham raconte que Donald Rumsfeld lui a posé une condition lorsqu'il s'est assis pour lui accorder une série d'entretiens: l'Irak ne ferait pas partie de la discussion.

«Au départ, le sujet de l'Irak était hors limite, écrit-il. Il a finalement accepté de parler de certains aspects de la guerre.»

Ses règles personnelles

Dans son ouvrage, l'auteur rapporte un certain nombre de règles personnelles établies par Rumsfeld lorsque celui-ci travaillait comme chef de cabinet, puis comme secrétaire à la Défense dans l'administration de Gerald Ford, dans les années 70.

Parmi ses règles, on trouve: «Ne dis pas de mal des autres membres de l'administration», «Ne garde pas un emploi trop longtemps», et «Garde tes collègues informés, car sinon les décisions seront mauvaises ou malavisées».

Force est de constater que M. Rumsfeld n'a pas suivi ses propres règles lorsqu'il a atteint le poste de secrétaire à la Défense sous George W. Bush. Depuis sa démission, en novembre 2006, plusieurs de ses anciens collègues l'ont décrit comme ayant une personnalité bornée, incapable de tenir compte des opinions divergentes, et sujet à des colères intempestives.

L'ancien vice-président Dick Cheney demeure l'un de ses plus fidèles alliés, et le considère comme «le meilleur secrétaire à la Défense de l'histoire de la nation».

Ces jours-ci, Donald Rumsfeld affirme que ce sont les médias qui sont responsables de son impopularité, de même que celle de l'administration Bush.

«La malhonnêteté intellectuelle de la presse est un problème sérieux, confie-t-il ce mois-ci au magazine Time. Les journalistes veulent être dramatiques, et ça influence leur couverture. Cela fait gagner des Pulitzer, cela fait la première page des journaux, cela est bon pour être reconnu.»

George W. Bush cherche lui aussi à se dissocier de la guerre en Irak ces jours-ci. À titre d'exemple, sa page biographique sur le site de la bibliothèque présidentielle qu'il veut faire construire mentionne abondamment les attaques du 11 septembre, mais ne fait aucune référence à l'Irak.