Les États-Unis vont envoyer un ambassadeur en Syrie après quatre années de froid, a indiqué mercredi un responsable de l'administration américaine sous le couvert de l'anonymat, avertissant que son installation prendrait peut-être du temps.

«La décision a été prise d'envoyer à nouveau un ambassadeur à Damas. Le processus prendra cependant quelque temps», a déclaré ce responsable.  

Les États-Unis avaient rappelé leur ambassadeur à Damas après l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005, pour lequel le régime syrien avait été pointé du doigt. L'ambassade est depuis restée ouverte, dirigée par un chargé d'affaires.

 

Mais depuis son entrée en fonctions en janvier 2009, la nouvelle administration de Barack Obama a engagé des contacts diplomatiques prudents avec la Syrie, décrite par George W. Bush comme un «État voyou».

 

«Il y a beaucoup de travail à faire dans la région pour lequel la Syrie peut jouer un rôle. Cela aidera d'avoir sur place une ambassade avec un staff complet», a déclaré au New York Times de mercredi un haut responsable de l'administration américaine.

 

La reprise du dialogue politique syro-américain, notamment sur l'Irak, a été marquée par la visite mi-juin à Damas de l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell.

 

M. Mitchell, reçu à Damas par le président Bachar al-Assad, avait alors déclaré que les États-Unis voulaient établir des relations avec Damas qui soient fondées sur «le respect et les intérêts mutuels».

 

Commentant cette visite, le quotidien gouvernemental syrien Ath-Thawra avait estimé qu'il y avait «un véritable optimisme car les deux parties ont réalisé l'importance d'améliorer leurs relations pour aboutir à une paix globale».

 

Les relations américano-syriennes s'étaient dégradées après l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Damas avait interrompu la coopération en matière de sécurité avec les États-Unis.

 

Washington a ensuite imposé des sanctions économiques à la Syrie à partir de 2004, accusant Damas de soutenir le terrorisme.

 

L'assassinat de Rafic Hariri avait conduit à une nouvelle détérioration des relations entre les deux pays et Washington avait rappelé son ambassadeur en février 2005.