Jose Padilla, devenu un symbole des excès de la «guerre contre le terrorisme» de l'administration Bush, a été autorisé à poursuivre l'avocat de l'ex-gouvernement américain qu'il accuse d'être responsable de sa torture, rapportent des médias dimanche.

Ancien membre d'un gang de Chicago converti à l'islam, l'Américain Jose Padilla, 37 ans, avait été reconnu coupable en août de liens avec Al-Qaïda et condamné à 17 ans et 4 mois de prison, alors que l'accusation réclamait la perpétuité.

Selon le New York Times et le Wall Street Journal, les avocats de Padilla ont déposé une plainte contre John C. Yoo, avocat de l'administration de l'ancien président George W. Bush, l'accusant d'être responsable de mémos juridiques qui ont selon eux conduit à la détention de leur client et à des interrogatoires musclés.

Padilla, placé à l'isolement comme «combattant ennemi» pendant plus de trois ans dans une prison militaire de Caroline du Sud, affirme avoir été torturé à l'époque.

La plainte, qui réclame que Yoo soit tenu pour responsable des mauvais traitements présumés subis par Padilla, affirme que le détenu a souffert «d'abus physiques et psychologiques flagrants entre les mains des responsables fédéraux dans le cadre d'un programme systématique d'interrogatoires musclés visant à casser l'humanité de M. Padilla et sa volonté de vivre».

Yoo a argumenté que la plainte devait être rejetée car il n'a pas été établi que les traitements subis par Padilla étaient inconstitutionnels.

Cependant, le juge de la cour fédérale de San Francisco Jeffrey S. White, nommé par George W. Bush, a souligné dans un jugement écrit publié vendredi soir que cette plainte pouvait être instruite.

Padilla «a apporté des faits suffisants pour répondre à l'assertion que Yoo a mis en place un ensemble d'événements qui ont résulté dans la privation de Padilla de ses droits constitutionnels», a déclaré le juge White.