Le chef de la majorité démocrate du Sénat américain, Harry Reid, a déclaré mercredi dans une interview à l'AFP que le parti démocrate jouait sa réputation sur la réussite de la réforme de l'immigration envisagée bientôt au Congrès.

A une semaine d'une rencontre à la Maison Blanche avec le président Barack Obama, destinée à ouvrir le débat sur la future réforme, M. Reid, 69 ans, a déclaré à l'AFP: «Je mets la réputation du parti démocrate en jeu pour l'immigration».

«Tout ce que les républicains ont pensé à faire, a été de poser des obstacles, et mener des actions humiliantes pour nos amis hispaniques», a dit le chef démocrate. Selon M. Reid, «c'est plutôt clair dans tout le pays, cela a été démontré lors des dernières élections, le parti démocrate est le parti de nos amis hispaniques».

«Je pense simplement que le parti démocrate a été celui qui a donné le plus, pas seulement en paroles mais aussi en résultats», a ajouté le sénateur du Nevada (ouest), dont le siège sera remis en jeu lors des élections de 2010.

L'immigration, a-t-il affirmé, est avec la loi sur l'énergie propre et la réforme de la protection santé, l'une des trois priorités actuelles du chef de la majorité.

Malgré les deux échecs subis en 2006 et 2007, sous l'administration Bush, «le projet de loi est là», a insisté M. Reid.

A la question de savoir s'il était plus optimiste maintenant qu'il y a deux ans, M. Reid a répondu: «je suis confiant sur le fait que nous allons avoir un grand nombre de démocrates qui vont voter pour (la réforme) et j'espère que nous aurons plus de républicains que la dernière fois».

Le président Barack Obama recevra le 17 juin les leaders et les élus hispaniques du Congrès en vue de lancer le débat sur l'immigration, trois mois après avoir fait la promesse que la réforme serait conduite cette année.

Environ 12 millions d'immigrés sans-papiers, en grande majorité latino-américains, vivent aux Etats-Unis.

Plus de 60% des Américains sont favorables à une réforme, selon une récente étude du Pew Research Center, mais il n'est pas sûr qu'elle passe facilement au Congrès, notamment en raison d'une conjoncture économique défavorable.

Barack Obama s'est toujours montré jusqu'à présent favorable à un accès progressif au permis de séjour et à la citoyenneté. Alors qu'il était sénateur, il a aussi bien voté pour la réforme de l'immigration que pour la construction d'un mur à la frontière américano-mexicaine.

Les quelques 10 millions d'électeurs hispaniques qui ont voté aux élections de novembre, ont été l'une des clés de la victoire de Barack Obama qui a remporté 66% de leurs voix.

Parallèlement, le Sénat doit se prononcer dans les semaines qui suivent sur la confirmation ou non de la première juge hispanique désignée comme candidate à la Cour suprême des Etats-Unis, Sonia Sotomayor. La commission Judiciaire de la chambre haute entendra la magistrate le 13 juillet.

Mais l'opposition républicaine réclame davantage de temps pour examiner le profil de Mme Sotomayor.

«Si nous retardons cela selon le bon vouloir des républicains, cela sera le délai le plus long dans l'histoire de notre pays», a dit M. Reid.