Les États-Unis «étudient» la possibilité de replacer la Corée du Nord sur la liste des États soutenant le terrorisme, après que le régime communiste a procédé récemment à un deuxième essai nucléaire, a dit dimanche la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

Interrogée par la chaîne de télévision américaine ABC, sur la possibilité de remettre la Corée du Nord sur cette liste, après une demande en ce sens faite mercredi par 16 sénateurs républicains, Mme Clinton a répondu: «Nous sommes en train d'étudier» cette possibilité.

«Il existe tout un processus pour cela. Evidemment, nous devons voir des signes récents de leur soutien au terrorisme international», a-t-elle ajouté au cours de cette interview enregistrée jeudi au Caire.

La Corée du Nord avait été retirée de la liste des États soutenant le terrorisme en octobre 2008 par l'administration de l'ancien président George W. Bush.

«Apparemment, il y a une raison pour laquelle ils ont été retirés de cette liste, et cette raison est contrariée par leurs actes», a ajouté Mme Clinton.

Lors d'une conférence de presse samedi à Caen, le président Obama, qui était venu pour commémorer le 65e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, a souligné que même la Chine et la Russie, traditionnellement proches de Pyongyang, ont adopté une approche plus ferme. «Ils comprennent à quel point les actes de la Corée du Nord sont déstabilisants», a dit le président.

Les sénateurs républicains, qui ont demandé que la Corée du Nord soit replacée par les États-Unis dans la liste des États soutenant le terrorisme, entendent forcer la majorité démocrate à envisager cette question en ajoutant un amendement dans un projet de loi actuellement examiné par la chambre haute, sur la régulation de l'industrie du tabac aux États-Unis.

Dans un communiqué diffusé mercredi, le sénateur Jim DeMint a écrit que «les actions provocatrices de la Corée du Nord doivent avoir des conséquences».

«Retirer la Corée du Nord de la liste des États terroristes a été un désastre et Kim Jong-il (le dirigeant nord-coréen) a pu ainsi avoir accès à des fonds gelés auparavant afin de favoriser sa course ambitieuse à l'arme nucléaire», a-t-il précisé.

En échange du retrait de la liste, la Corée du Nord devait complètement arrêter son programme nucléaire, accepter le retour des installations sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et coopérer au démantèlement de son important complexe de Yongbyon.

La Corée du Nord a procédé le 25 mai à un essai nucléaire, condamné par l'ONU, avant de lancer une série de missiles de courte portée et d'annoncer n'être plus liée par l'armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.

La presse sud-coréenne a rapporté mercredi que Pyongyang avait débuté l'assemblage d'un missile à longue portée.

Parallèlement, interrogée sur deux journalistes américaines détenues en Corée du Nord pour être entrées «illégalement» dans le pays, Mme Clinton a déclaré: «J'ai entrepris toutes les démarches, dont nous espérons pouvoir tirer le résultat escompté». Mme Clinton avait appelé vendredi Pyongyang à libérer les deux journalistes.