La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rejeté vendredi les affirmations israéliennes sur l'existence d'engagements de l'administration Bush envers Israël sur un gel des colonies juives, affirmant qu'il n'en existe aucune trace officielle.

«Nous avons les compte-rendus des négociations, c'est-à-dire le document officiel qui a été remis à l'administration Obama par l'administration Bush sortante», a déclaré la chef de la diplomatie américaine à des journalistes.

«Il n'y a aucune trace d'accord verbal ou informel», a ajouté Mme Clinton, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Ahmet Davutoglu, au moment où les relations entre les Etats-Unis et Israël traversent une phase très délicate en raison du refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de geler la colonisation en Cisjordanie occupée.

Mme Clinton était interrogée sur les récentes déclarations de responsables israéliens, notamment le ministre des Transports, Israël Katz, qui avait accusé dimanche dernier l'administration du président Barack Obama de ne pas respecter les accords passés par celle de son prédécesseur George W. Bush.

Dans une lettre adressée en 2004 à l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, l'ex-président américain indiquait, selon les responsables israéliens, que le tracé d'un futur Etat palestinien devrait tenir compte des blocs d'implantations.

En outre, dans une chronique publiée mardi dans la presse israélienne et largement diffusée auprès de la presse américaine par l'ambassade d'Israël à Washington, l'ancien négociateur d'Ariel Sharon, Dov Weisglass, affirmait que l'administration Bush avait accepté le principe d'une expansion «naturelle» des colonies juives en Cisjordanie à l'intérieur de limites territoriales pré-convenues.

Cette accord sur la «définition du gel des colonies» aurait été accepté le 14 mai 2003 par Condoleezza Rice, alors Conseillère à la sécurité nationale de M. Bush.

Quels qu'ils soient, ces accords ne lient pas l'administration Obama, selon Mme Clinton.

«S'ils ont existé --ce que certains disent, bien sûr-- ils n'ont pas été intégrés dans la position officielle du gouvernement des Etats-Unis», a-t-elle poursuivi.

«Il y a des documents contraires qui suggèrent qu'ils ne devraient en aucun cas être considérés comme contrevenant aux obligation qu'Israël a contractées avec la Feuille de Route (un plan de paix international pour le Proche-Orient, ndlr)», a-t-elle conclu. «Et ces obligations sont très claires».

Dans son discours d'ouverture au monde musulman jeudi au Caire, M. Obama a pressé l'Etat hébreu de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens et exprimé son engagement en faveur d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël.

«Les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne» qui «viole les accords passés et nuit aux efforts de paix», a déclaré le président américain. «Il est temps que la colonisation cesse».