L'ex-première dame des États-Unis, Nancy Reagan, soutient voir apparaître son mari certaines nuits dans sa demeure de Bel Air, dans l'ouest de Los Angeles.

«Cela peut sembler étrange, mais des fois, je me réveille et Ronnie est là... Je commence à lui parler et je peux le voir.»

 

C'est là une des confidences surprenantes que fait Mme Reagan dans une entrevue à paraître dans le numéro de juillet du magazine Vanity Fair et dont des extraits ont été rendus publics. Très lucide malgré ses 87 ans, l'ex-première dame y exprime son opinion sur Barack Obama et parle du coup de fil que lui a passé la nouvelle première dame du pays.

Mme Reagan, qui n'aime pas voyager, dit qu'elle aurait aimé être invitée à la Maison-Blanche quand le président Obama a annoncé la levée de l'embargo sur le financement de la recherche sur les cellules souches, au mois de mars. Nancy Reagan milite depuis longtemps en faveur de ce type de recherche, qui pourrait permettre de guérir la maladie d'Alzheimer, dont souffrait son mari.

«Je serais allée à Washington et vous savez que je n'aime pas me déplacer. Sur le plan politique, il aurait été bien que le président m'invite. Mais bon. Personne n'est parfait. Il m'a téléphoné pour me remercier, mais il aurait pu faire plus de kilométrage avec la nouvelle si j'avais été là.»

Nancy Reagan s'est rendue hier à la Maison-Blanche, où le président Obama a annoncé la mise sur pied d'un comité chargé de commémorer le 100e anniversaire de la naissance de Ronald Reagan, en 2011.

Impressionnée par Obama

Dans son entrevue à Vanity Fair, Mme Reagan dit avoir été impressionnée par la campagne d'Obama l'an dernier. «Je pense qu'il a mené la meilleure campagne présidentielle que j'aie vue de ma vie. Disciplinée, organisée, une très, très bonne campagne.»

Mme Reagan a toutefois voté pour John McCain, ce qui a dû être difficile: sa famille a coupé les ponts avec McCain quand ce dernier a divorcé de sa première femme, Carol, très proche des Reagan.

Nancy Reagan occupe une place importante dans l'imaginaire des Américains. Elle est en quelque sorte la «première grand-mère» du pays. Les politiciens, démocrates comme républicains, prennent soin de la traiter avec révérence.

Michelle Obama lui a téléphoné après les élections et les deux femmes ont eu une conversation de 45 minutes.

«Elle voulait des conseils, des suggestions, a dit Mme Reagan. J'étais heureuse de lui parler. Je lui ai suggéré de faire des soupers d'État. C'est agréable. Vous avez des serviteurs, alors il n'y a rien à faire. Et l'on a du bon temps. On peut faire des affaires. C'est comme ça que Washington fonctionne.»

Mme Reagan a eu des propos touchants pour son mari, décédé en 2004. «Je m'ennuie beaucoup de Ronnie... Les gens disent que ça s'améliore avec le temps. Non, ça ne s'améliore pas.»