Le président Barack Obama s'est entretenu mardi avec le ministre israélien de la Défense Ehud Barak quelques heures avant de s'envoler pour le Proche-Orient, a rapporté un porte-parole de la Maison Blanche, Tommy Vietor.

M. Obama s'est associé pendant une douzaine de minutes aux discussions que M. Barak avait à la Maison Blanche avec son conseiller à la sécurité nationale, le général James Jones, a déclaré M. Vietor.

M. Vietor s'est gardé de s'exprimer sur la teneur de la conversation entre M. Obama et M. Barak, qui a eu lieu à un moment délicat dans les relations entre les alliés historiques américain et israélien.

Mais M. Jones a exprimé auprès de M. Barak «l'engagement inébranlable» des Etats-Unis envers la sécurité d'Israël, en même temps que le «ferme soutien» de M. Obama à la création d'un Etat palestinien, a dit un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat. Il a souligné la nécessité que les Israéliens, comme les Palestiniens, honorent leurs obligations, selon ce responsable.

M. Obama a pris ses fonctions en janvier avec l'intention de ranimer une diplomatie moribonde pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Cet effort se heurte au refus du nouveau Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de s'engager à la création d'un Etat palestinien et à l'arrêt de la colonisation dans les Territoires. Les deux parties, américaine et israélienne, ne démordent pas de leurs positions, avec une fermeté rare dans leurs relations.

La relance du processus figure parmi les objectifs primordiaux de M. Obama en Arabie saoudite mercredi et en Egypte jeudi, où il doit prononcer un grand discours de réconciliation promis aux musulmans.

M. Barak s'est également rendu au Capitole pour y rencontrer plusieurs sénateurs, alors que certains parlementaires s'inquiètent de la fermeté de M. Obama à l'endroit d'Israël.

«Alors que le terrorisme palestinien ne montre aucun signe de relâchement, le fait que M. Obama dise qu'il est dans l'intérêt des Etats-Unis de mettre la pression sur Israël envoie le mauvais message à la région», a estimé le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Eric Cantor.

Au contraire, le sénateur démocrate Carl Levin, président de la commission de la Défense, a exprimé son soutien à la politique du président. «Je pense que ce qu'il (Obama) a fait avec les colonies est ce que beaucoup d'administrations ont fait, car le gel des colonies a été notre politique. Cela a été notre politique pendant l'administration Bush, cela a été notre politique depuis longtemps», a-t-il dit à l'AFP.

Pour Israël, la menace iranienne prime sur le conflit avec les Palestiniens. Lors de la rencontre entre MM. Obama et Netanyahu à Washington en mai, le président américain avait pour la première fois fixé une échéance à sa diplomatie iranienne en se laissant jusqu'à la fin de l'année pour juger du sérieux de la République islamique dans les négociations nucléaires.

Mais cela n'avait pas suffi à rassurer Israël. M. Obama a aussi refusé d'accorder la priorité au conflit israélo-palestinien ou au nucléaire iranien, déclarant que la résolution des deux problèmes devait être menée de front.

A Washington, M. Barak devait aussi discuter d'achats d'armes américaines par Israël, y compris de la commande d'avions militaires F35 Joint Strike Fighters passée en septembre.