L'ancien vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney, qui critique férocement la nouvelle administration depuis son départ de la Maison Blanche, a poursuivi mardi ses attaques en règle contre Barack Obama, aussi bien sur la lutte antiterroriste que sur l'économie.

Dans une interview à la chaîne économique Fox Business Network, l'ancien vice-président de George W. Bush a sévèrement critiqué la décision de M. Obama de fermer le camp de détention de Guantanamo d'ici un an.

«Je pense que c'est une idée affreuse», a-t-il dit. «Si l'on fait venir ces gens aux Etats-Unis, je ne connais pas un seul membre du Congrès qui va se lever pour dire: "mon Dieu, envoyez-moi quelques terroristes. J'aimerais bien avoir quelques gars d'Al-Qaïda dans ma circonscription"», a-t-il ironisé.

M. Cheney s'en est également pris à la décision de l'administration de mettre fin aux techniques d'interrogatoire controversées, assimilées à de la torture, qui avaient été approuvée par le président Bush pour faire parler les détenus suspectés de terrorisme.

«Nous sommes en train de nous dépouiller de certaines de nos capacités à bloquer ou en tout cas perturber des activités d'Al-Qaïda qui pourraient mener à de nouveaux attentats» a-t-il affirmé.

Le porte-parole de Barack Obama, Robert Gibbs, a rejeté mardi ces critiques, soulignant notamment que Guantanamo n'avait pas rendu les Etats-Unis plus sûrs.

Dans son interview sur Fox, M. Cheney s'en est également pris à la politique économique de l'administration Obama, qualifiant d'«énorme erreur» l'intervention du gouvernement dans le secteur privé pour sauver les banques.

Interrogé dimanche sur la chaîne CBS, M. Cheney avait défendu les techniques d'interrogatoire de l'administration Bush, estimant qu'elles avaient permis de sauver «des milliers, peut-être même des centaines de milliers de vies» en empêchant que d'autres attentats ne soient perpétrés aux Etats-Unis après le 11 septembre.