L'ancien vice-président américain Dick Cheney a défendu une nouvelle fois dimanche les techniques d'interrogatoire assimilées à de la torture pratiquées sous l'administration Bush sur des suspects de terrorisme, jugeant qu'elles avaient «sauvé des milliers de vie».

«Je suis convaincu, absolument convaincu, que nous avons sauvé des milliers, peut-être même des centaines de milliers de vies», a dit M. Cheney sur la chaîne CBS, affirmant, comme il l'a déjà fait, que le réseau terroriste Al-Qaeda était prêt à attaquer une ville américaine avec un engin nucléaire. L'une des premières décisions prises par Barack Obama en tant que président des États-Unis a été d'interdire les méthodes d'interrogatoire musclées approuvées par son prédécesseur George W. Bush et assimilées à de la torture, comme la simulation de noyade.

L'administration Obama a publié fin avril des notes internes rédigées en 2002 et 2005 par des juristes du département de la Justice, qui fournissaient à la CIA l'argumentaire juridique pour infliger aux terroristes présumés des traitements censés les faire parler.

Mais M. Cheney demande que soient aussi déclassifiées deux notes qui, selon lui, montrent que ces interrogatoires ont permis à la CIA d'empêcher des actes terroristes.

«Ces notes existent, je les ai vues, je les ai même eues dans mes dossiers à un certain moment», a déclaré M. Cheney dimanche. «Tout n'est pas aux Archives nationales, je suis sûr que la CIA a des copies de ces éléments».

«Si nous devons avoir ce débat» sur l'utilisation de méthodes d'interrogatoire controversées, «il faut qu'il soit complet. Les gens doivent pouvoir voir ces notes et les journalistes pouvoir évaluer ce que nous avons réussi à accomplir», a-t-il dit.

Ces notes «parlent en détails de différents attentats qui étaient planifiés et de la manière dont ils ont été empêchés», ainsi que «du volume de renseignement qui a été produit de cette manière», a-t-il insisté.