La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a reconnu mercredi être «impressionnée» par les récentes initiatives du Pakistan pour combattre l'extrémisme, lors d'un compte-rendu très positif de ses rencontres avec les dirigeants pakistanais et afghan dans la matinée.

«Je suis à vrai dire très impressionnée par les actions entreprises actuellement par le gouvernement pakistanais», a déclaré Mme Clinton, estimant qu'Islamabad faisait preuve d'une «détermination à aller de l'avant» pour combattre les talibans.

Ces propos contrastent fortement avec ceux que Mme Clinton avait tenus le mois dernier, jugeant que le Pakistan «abdiquait» face aux extrémistes en laissant les talibans imposer leur loi sur certaines parties du pays.

Le Pakistan a lancé il y a 10 jours sous la pression des États-Unis des offensives dans les districts de Buner et Lower Dir, dans le nord-est du pays, pour en déloger les talibans.

Le gouvernement pakistanais a été sévèrement critiqué après un accord conclu en février avec les talibans qui a conduit à l'imposition de la charia sur trois millions de personnes dans le nord-ouest du pays. Cette initiative, loin de mettre fin à l'insurrection, a été suivie d'une avancée des talibans jusqu'à 100 km de la capitale, Islamabad.

La chef de la diplomatie américaine a fait un compte-rendu très positif de ses rencontres dans la matinée avec les présidents pakistanais Asif Ali Zardari et afghan Hamid Karzaï. Le président américain Barack Obama devait ensuite recevoir les deux hommes en tête à tête puis dans un sommet tripartite.

«Ce processus montre de premiers signes très prometteurs», a dit la secrétaire d'État américaine, au cours d'une apparition surprise dans la salle de presse de la Maison-Blanche, estimant que ses entretiens avaient constitué, «par certains aspects, une percée».

«Je suis très optimiste dans le fait que ce processus fait une différence», a insisté Mme Clinton, tout en reconnaissant que quelques rencontres de ce type ne suffiraient pas à résoudre l'ensemble des problèmes rencontrés par le Pakistan et l'Afghanistan.

«Les deux présidents ont parlé de manière très émouvante de la menace et des dangers du terrorisme», a ajouté Mme Clinton, se disant aussi «extrêmement impressionnée» par la sincérité des échanges entre les deux dirigeants et leurs délégations.

M. Zardari s'est engagé mercredi à Washington à coopérer avec son «frère» Hamid Karzaï, pour lutter contre le «cancer» que représente le terrorisme dans leurs deux pays.