La mobilisation se poursuivait mardi aux États-Unis face à l'épidémie de grippe porcine qui touchait désormais officiellement plus d'une soixantaine de personnes et a provoqué plusieurs hospitalisations.

Les autorités sanitaires ont recensé 65 cas répartis dans l'ensemble du pays: 45 à New York (nord-est), 10 en Californie (ouest), 6 au Texas (sud), 2 au Kansas (centre), un dans l'Ohio (nord) et un dans l'Indiana (nord).

Dans ce dernier État, les autorités sanitaires ont précisé que le patient ne revenait pas du Mexique, épicentre de l'épidémie, contrairement aux autres malades.

Ce patient «ne s'est pas rendu récemment au Mexique. Ce qui en fait un cas assez unique à cet égard,» a indiqué à l'AFP la porte-parole du département de la Sécurité intérieure de l'Indiana, Rachel Meyer.

Les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont souligné que «la grippe porcine humaine continue de s'étendre aux États-Unis», et rapporté «un certain nombre d'hospitalisations». «La situation évolue rapidement», ont-ils averti.

Lundi soir, le bilan s'élevait à une quarantaine de cas confirmés. Tous les patients avaient alors été présentés comme guéris, un seul d'entre eux ayant fait l'objet d'une hospitalisation.

A New York, tous les cas semblaient provenir de la même école, où les autorités municipales avaient annoncé lundi 28 cas confirmés et 17 suspects.

Alors que 33 lycéens français se trouvent à New York dans le cadre d'un échange avec cette école, deux d'entre eux ainsi qu'un professeur ont présenté des symptômes grippaux la semaine dernière mais ils ont été traités et «vont bien», selon le consul de France à New York.

Les États-Unis occupent une place déterminante dans l'évolution de la maladie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a expliqué que la découverte de cas de grippe porcine dans ce pays chez des personnes n'ayant pas séjourné au Mexique justifierait le passage à la phase 5 de l'alerte pandémique qui en compte six.

Sur place, les autorités s'efforçaient d'éviter une panique. Si la grippe porcine est «un sujet d'inquiétude, il n'y a pas de raison de s'alarmer», a déclaré lundi le président Barack Obama, alors qu'une épidémie grave pourrait affaiblir une économie nationale déjà mal en point.

La secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano, chargée de la sécurité aux frontières et de l'immigration, a souligné que les États-Unis «agissaient comme s'ils se préparaient à une pandémie». Les voyageurs présentant des symptômes grippaux vont être placés en isolement, a-t-elle indiqué.

La question d'une fermeture de la frontière avec le Mexique pourrait faire surface au Congrès qui inaugure mardi une série d'auditions sur la grippe porcine et entendra Mme Napolitano mercredi.

Une audition d'urgence est prévue jeudi à la Chambre des représentants sur la coordination entre les différentes agences américaines.

Une fermeture des frontières ne changerait pas grand chose maintenant que le virus est présent sur le sol américain et entraînerait des difficultés considérables pour l'économie nationale, soulignaient les autorités.

La secrétaire d'État Hillary Clinton a exhorté lundi les Américains voyageant au Mexique à la prudence.

Le président américain, qui selon la Maison-Blanche n'a pas contracté la grippe lors de son récent séjour au Mexique, se tient régulièrement informé de la situation tandis que ses conseillers et le Trésor surveillent de près l'impact de la grippe sur l'économie. Wall Street, plombée lundi par la crainte d'une pandémie, reprenait un peu de terrain mardi en milieu de séance.