Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a estimé jeudi que les agents de la CIA ayant utilisé des techniques d'interrogatoire assimilées à des actes de torture sur les suspects de terrorisme ne devaient pas être poursuivis en justice.

Après la récente publication de notes internes secrètes rédigées pour la CIA par le département de la Justice en 2002 et 2005, détaillant les techniques d'interrogatoire utilisées pendant l'ère de George W. Bush, «j'étais préoccupé de leur impact potentiel sur les professionnels de la CIA et sur nos forces armées», a déclaré M. Gates.

«La chose qui m'a le plus inquiété, c'était en premier lieu la protection des agents de la CIA impliqués dans ces interrogatoires, et qui ont agi en conformité avec les directives juridiques du département de la Justice», a souligné M. Gates, qui a dirigé l'Agence centrale de renseignement américaine de 1991 à 1993.

«J'ai senti qu'il était important de les protéger contre tout type de poursuite», a-t-il ajouté.

Toutefois, la révélation de ces notes internes était «inévitable», a-t-il jugé. «Je pense qu'il était irréaliste de penser que nous pourrions garder le secret. Il va donc falloir faire avec», a dit le secrétaire à la Défense, qui rendait visite jeudi à des Marines en partance pour l'Afghanistan, à Camp Lejeune (Carline du Nord, sud-est).

Les documents rendus publics par l'administration Obama fournissaient à la CIA l'argumentaire juridique pour infliger aux terroristes des traitements censés les faire parler, comme la simulation de noyade.

Le président Barack Obama a laissé la porte ouverte mardi à des poursuites contre d'anciens membres de l'administration Bush ayant fourni cette couverture juridique.

Il a néanmoins répété qu'il serait «inapproprié» d'engager des poursuites contre les agents de la CIA qui auraient conduit les interrogatoires.