L'ex-directeur de la CIA Michael Hayden a défendu dimanche l'efficacité des méthodes d'interrogatoire controversées de l'ère Bush, évoquant «une vérité qui dérange», et a dit avoir conseillé à la Maison-Blanche de ne pas publier les notes internes révélant ces méthodes.

«La plupart des gens qui s'opposent à ces techniques veulent pouvoir dire qu'ils ne veulent pas que leur pays fasse cela, ce qui est parfaitement honorable, et que ça n'a pas marché de toute façon», a-t-il déclaré sur la chaîne Fox news. «La seconde partie de la phrase est fausse (...) Le recours à ces techniques contre les terroristes nous a mis en plus grande sécurité. Cela a vraiment marché», a-t-il dit.

«C'est ce que j'appelle, sans vouloir offenser quiconque, une vérité qui dérange», a-t-il.

«Ce qui serait honnête, ce serait de dire que même si ces techniques ont fonctionné, elles ne doivent pas être utilisées», a insisté M. Hayden.

Il a démenti les informations rapportées samedi par le New York Times indiquant que le recours à ces méthodes pour la première fois à l'encontre d'Abou Zoubaydah, soupçonné d'appartenir à Al-Qaeda, n'avait servi à rien.

«Les informations cruciales que nous avons obtenues auprès d'Abou Zoubaydah, sont arrivées après le recours aux (...) techniques interrogatoires renforcées», a-t-il dit.

Outre le simulacre de noyade («waterboarding»), les méthodes utilisées à l'encontre d'Abou Zoubaydah consistaient à avoir recours au confinement et à la technique du mur («walling»), consistant à projeter violemment le détenu contre un mur.

M. Hayden a également indiqué qu'il avait conseillé à la Maison-Blanche de ne pas publier les mémos révélant les méthodes d'interrogatoire de l'ère Bush.

Selon lui, la publication de ces documents jeudi «décrit pour nos ennemis en pleine guerre les limites que se fixerait un Américain en interrogeant un terroriste d'Al-Qaeda. Ce sont des informations très utiles» pour les terroristes.