«Barack Hussein Obama est un fasciste»

John Tames n'est pas un fan du nouveau président des États-Unis. Et il n'est pas raciste, dit-il, seulement patriote.

«Barack Obama est en train de nous endetter pour des générations à venir. Notre président est en train de nous ruiner.»

Hier, M. Tames prenait part à l'une des manifestations organisées dans les 50 États par la droite américaine, et promues depuis plusieurs semaines par les groupes d'intérêt conservateurs et le réseau Fox News.

En compagnie d'une quarantaine de personnes, M. Tames se baladait près du quai de Santa Monica, en Californie, en tenant une pancarte: «Read my tea bag. No more taxes.»

Près de lui, un homme avait une casquette et des macarons à l'effigie de Ronald Reagan. Le président Reagan a beau avoir fait exploser la dette nationale durant ses deux mandats à la Maison-Blanche, rien n'y fait: son statut de héros conservateur est coulé dans le béton.

Tout comme le legs de George W. Bush, d'ailleurs.

«Bush était un bon président, dit M. Tames. Il a commis des erreurs, mais, il avait les valeurs à la bonne place. Nous avons vécu huit années de prospérité sous sa gouverne. Aujourd'hui, Obama veut tout contrôler et il détruit la vitalité de notre pays.»

Les milliers d'Américains qui ont manifesté leur colère, hier, en tenant des rallyes anti-gouvernement avaient un souhait: provoquer l'éclosion d'un mouvement assez puissant pour détourner le plan de relance économique de la Maison-Blanche.

Un échec

Le projet a échoué: dans la plupart des cas, les manifestations n'ont réuni que quelques dizaines de personnes. À Washington, environ 1000 manifestants se sont déplacés. À New York, ils n'étaient qu'une cinquantaine.

La droite avait eu beaucoup plus de succès avec les marches anti-avortement, organisées en 2004, auxquelles des millions de personnes avait pris part.

En fait, les rallyes d'hier ressemblaient beaucoup aux rassemblements en faveur de la candidature de John McCain et Sarah Palin durant la campagne présidentielle, l'an dernier. La colère était vive, et la bigoterie n'était jamais loin.

Cody Willard, reporter pour Fox News, a scandé, en direct à la télé: «Hé les gars, quand allons-nous nous réveiller et commencer à combattre le fascisme qui semble avoir pris le contrôle de notre pays?»

Les manifestations étaient organisées le 15 avril, la date limite pour payer ses impôts aux États-Unis. Elles tirent leur nom du Tea Party, de 1773, où les colons mécontents des impôts imposés par les Britanniques avaient jeté des cargaisons de thé à l'eau dans le port de Boston.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a réagi du bout des lèvres hier aux questions qui lui ont été posées au sujet des manifestations.

«Le président vient de faire adopter les réductions d'impôt qui touchent le plus grand nombre d'individus de l'histoire de notre pays», a-t-il dit.

«Il y a clairement de la frustration dans ce pays au sujet de la situation économique, aucun doute là-dessus. Le président doit composer avec la crise, et ce n'est pas de gaieté de coeur qu'il s'applique à sauver les banques et les compagnies d'assurances qui poseraient un risque à l'économie si elle devaient s'effondrer.»