Le président américain Barack Obama a promis lundi de s'opposer à la piraterie au large de l'Afrique, le jour où un chef pirate menaçait de venger la mort de ses hommes tués la veille dans le sauvetage spectaculaire d'un capitaine de la marine marchande américaine.

«Je veux dire très clairement que nous sommes résolus à stopper l'augmentation» de la piraterie dans cette région, a dit M. Obama au lendemain de la libération du capitaine Richard Phillips des mains des pirates qui le retenaient en otage depuis cinq jours sur un canot de sauvetage dans l'océan Indien. M. Obama a appelé à la coopération internationale face à la montée de la piraterie, tandis qu'aux États-Unis, la classe politique se préoccupait des retombées politiques de ce qui a volontiers été décrit comme le premier véritable test pour le sang froid du nouveau commandant en chef.

«Nous allons devoir continuer à coopérer avec nos partenaires pour empêcher de nouvelles agressions, nous devons continuer à être prêts à nous y opposer quand elles surviennent et nous devons veiller à ce que les auteurs de ces actes de piraterie rendent des comptes pour leurs crimes», a dit M. Obama, qui s'est entretenu dimanche avec l'épouse de l'otage et qui s'est dit fier de l'action de l'armée américaine et admiratif du courage et de l'abnégation du capitaine Phillips.

Le Maersk Alabama, un porte-conteneurs de la société Maersk Line que commandait le capitaine Phillips, a été attaqué mercredi dans les eaux désormais livrées au brigandage au large de la Somalie. Le capitaine Phillips s'est offert en échange de la liberté de son équipage d'une vingtaine d'hommes.

Il a été libéré dimanche au prix d'une audacieuse intervention de la marine américaine, dont les tireurs d'élite ont en une fraction de seconde abattu trois pirates qui tenaient le capitaine au bout du canon de leurs armes. Un quatrième pirate a été capturé. M. Obama avait autorisé à recourir à la force si la vie de l'otage paraissait en danger.

Le chef du groupe de pirates, Abdi Garad, a promis lundi de se venger de la mort de ses hommes sur des Américains qui seraient capturés dans les eaux somaliennes ou en dehors. Il a prévenu que les Américains ne devaient s'attendre à «aucune pitié» de sa part.

Si le succès de l'opération des forces spéciales de la marine, les «Navy SEALS», ne semble pas devoir ajouter beaucoup à la popularité de M. Obama, un échec aurait été fait mauvais effet après trois mois de présidence.

M. Obama est resté discret pendant les cinq jours qu'a duré l'épreuve, avant de publier dimanche, après la libération, un communiqué rendant hommage au courage du capitaine Phillips et au savoir-faire de ses sauveteurs.

Les adversaires de M. Obama commençaient déjà à s'émouvoir de l'humiliation que pouvait représenter le spectacle donné par une poignée de pirates tenant un capitaine en otage devant les bâtiments de la marine américaine.

«Nous avons la marine la plus puissante de l'Histoire, nous avons la capacité de faire régner l'ordre dans la zone si nous le voulons, nous avons avec nous toute l'Alliance atlantique qui exerce une domination navale totale dans la région», a dit l'ancien président républicain de la Chambre des représentants Newt Gingrich.

Mais «personne ne veut faire quoi que ce soit. En tant que tenants d'un monde civilisé, nous devrions simplement dire que nous allons stopper les pirates dans la région», a-t-il dit à la chaîne ABC avant la nouvelle de la libération.