Les médecins qui ont assisté aux interrogatoires menés par la CIA, l'agence centrale de renseignement américaine, sur des personnes suspectées d'activités terroristes, ont violé les principes d'éthique médicale, selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Le document s'appuie sur les témoignages de 14 détenus, prisonniers sur des lieux tenus secrets, avant d'être transférés en septembre 2006 à Guantanamo. Tous racontent avoir subi le waterboarding (simulacre de noyade) et le maintien dans des positions génératrices de stress, en présence de médecins.

Dans certains cas, l'équipe médicale a recommandé l'arrêt du traitement», dans d'autres cas, elle a «recommandé sa poursuite mais avec des ajustements», explique le rapport 2007 du CICR (43 pages), révélé lundi et jusqu'ici confidentiel. Les témoignages ont été recueillis en octobre 2006 sur la base de Guantanamo.

L'un des prisonniers a raconté un chantage aux «soins médicaux» en «échange d'une coopération». Le rapport met en lumière la priorité qui semble avoir été donnée par le personnel médical «à la procédure», «pas au patient».

Cette «procédure d'interrogatoire est contraire au droit international», précise le rapport de l'organisation basée à Genève et également publié sur le site du New York Review of Books.

L'étude a été décidée après que George W. Bush, alors président des Etats-Unis, a déclaré que son pays ne torturait pas et n'avait pas torturé de détenus dans des prisons secrètes de la CIA, qualifiées de black sites.