Les agences de renseignement américaines sont toujours engagées dans une bataille d'influence et souffrent de mauvaise gestion, selon un rapport interne sur le rôle de la direction nationale du renseignement (DNI), créée il y a quatre ans précisément pour y remédier.

Ce rapport rendu public mercredi est le plus détaillé à ce jour concernant les enjeux auxquels doivent faire face les 16 agences américaines de renseignement.

«La culture consistant à protéger son territoire demeure un problème, et le manque de collaboration entraîne peu, ou pas, de conséquences», selon ce rapport de l'inspecteur général de la DNI, finalisé en novembre dernier avant la prise de fonction du président Obama et la nomination du nouveau directeur du renseignement, l'amiral Dennis Blair.

Le rapport critique aussi une mauvaise gestion financière, soulignant que la plupart des agences «peinent à fournir des relevés financiers vérifiables».

Le budget du renseignement américain a augmenté ces dernières années, atteignant 43,5 milliards de dollars pour l'exercice budgétaire achevé en septembre.

Les agences se plaignent du fait que la direction du renseignement «assigne des missions redondantes et adresse des messages contradictoires à la communauté du renseignement, sapant la crédibilité de la DNI et renforçant l'impression qu'elle n'est qu'une couche de bureaucratie supplémentaire», selon le rapport.

De ce fait «certaines agences suivent leur propre voie, au détriment d'un renseignement unifié et intégré», dénonce encore le texte.

«Nous avons été souvent déçus par le manque de clarté à propos du rôle de la direction du renseignement», a commenté la démocrate Anna Eshoo, qui présidait mercredi une commission sur le sujet à la Chambre des représentants.

«La direction du renseignement n'a toujours pas de mission claire, et c'est quelque chose qui inquiète beaucoup d'entre nous», a réagi sa collègue républicaine Sue Myrick.