L'administration Obama va étudier une demande du Pentagone pour 10 000 soldats supplémentaires en Afghanistan et compte demander jusqu'à 3 milliards de dollars sur cinq ans pour former et équiper des militaires au Pakistan, selon des responsables américains de la Défense.

Pour ce qui est des 10 000 soldats en Afghanistan, le président Barack Obama est informé de la requête du Pentagone mais il lui a été conseillé d'attendre l'automne pour se prononcer car les troupes n'arriveraient pas avant l'an prochain, a déclaré la sous-secrétaire de la Défense Michele Flournoy mercredi soir devant la commission sénatoriale des armées. Et d'ici l'automne, le général David McKiernan, qui commande la force de l'OTAN et les troupes américaines en Afghanistan, aura eu le temps d'évaluer les besoins, a-t-elle ajouté, entendue avec le général David Petraeus, commandant des forces américaines dans la région.

Le général Petraeus a déclaré qu'il avait transmis la demande d'augmentation des effectifs du Pentagone, qui reviendrait à avoir quelque 80 000 soldats américains stationnés en Afghanistan d'ici 2010, au lieu de 38.000 aujourd'hui. Le président Obama a déjà donné son accord à un renfort de 21 000 militaires en Afghanistan cette année.

Le sénateur républicain John McCain, adversaire malheureux de Barack Obama à la présidentielle de novembre 2008, a estimé que le chef de la Maison-Blanche devrait se prononcer sans attendre sur la requête du Pentagone. Pour lui, «il vaudrait beaucoup, beaucoup mieux annoncer que nous allons avoir 10.000 soldats de plus sur place» pour éviter d'avoir l'air de décider au fur et à mesure.

Par ailleurs, pour le Pakistan, les 3 milliards s'ajouteraient à un plan d'aide civile de 7,5 milliards de dollars inscrit dans une proposition de loi de la commission sénatoriale des Affaires étrangères. Le Pakistan obtiendrait une aide de 1,5 milliard de dollars pour 2010, en contrepartie d'efforts dans la lutte contre le terrorisme et en faveur de la démocratie, d'après des sources à la Défense ayant requis l'anonymat.

Les sénateurs ont semblé favorables à ces dépenses, si elles sont assorties d'instruments d'évaluation du succès de la stratégie américaine dans la région. «Nous ne devrions pas nous engager sur des troupes supplémentaires avant d'avoir les moyens de mesurer si cette stratégie fonctionne», a estimé la républicaine Susan Collins.