Le rapport annuel d'Amnistie Internationale sur la peine de mort montre combien les exécutions sont devenues «de plus en plus un phénomène régional et isolé» aux États-Unis, estime mardi la branche américaine de l'organisation de défense des droits de l'homme.

«Seulement neuf des 36 États autorisant la peine de mort en 2008 pratiquent des exécutions et la grande majorité de celles-ci ont lieu dans une seule région: le sud», commente dans un communiqué la branche américaine de l'organisation basée à Londres.

Situé plein sud, le Texas a, à lui seul, exécuté 18 condamnés sur 37 en tout aux USA en 2008, et 12 sur les 20 hommes déjà mis à mort depuis le début de l'année 2009. D'autres États comme la Virginie (est), le Tenessee (sud), l'Alabama (sud), l'Ohio (nord) ou l'Oklahoma (sud) pouorsuivent également les injections mortelles mais dans des proportions bien moindres.

Egalement situé dans le sud de l'un des derniers pays occidentaux à autoriser la peine de mort, le Nouveau Mexique (sud-ouest) a en revanche aboli le châtiment suprême la semaine dernière.

«Les exécutions aux États-Unis sont devenues de plus en plus un phénomène régional et isolé», a estimé Sue Gunawardena-Vaughn, directrice de la campagne d'Amnesty USA pour l'abolition. «Ailleurs, des préoccupations comme le coût, le risque d'exécuter un innocent ou les discriminations raciales ont mené à un déclin important des soutiens à la peine capitale», a-t-elle ajouté.

Aux États-Unis, les sondages montrent chaque année un soutien populaire des deux-tiers environ à l'injection mortelle. Mais cette année, poussés notamment par la crise économique alors que la peine de mort peut coûter jusqu'à dix fois plus cher que la prison à vie, une dizaine d'États a examiné la possibilité de l'abolir.

Les abolitionnistes misent tous leurs espoirs sur ces États, qui exécutent très peu, pour faire pencher la balance afin que la moitié des 50 États n'autorisent plus la peine de mort. Dans ce cas, elle pourra être remise en cause au niveau national.

En 2008, 2390 condamnés à mort ont été exécutés dans le monde, dont près des trois-quarts en Chine, selon le rapport annuel d'Amnesty International sur la peine de mort, publié mardi.