Près de six médecins américains sur 10 (59%) favorisent l'établissement d'un régime fédéral universel d'assurance médicale, selon une enquête réalisée par l'École de médecine de l'Université de l'Indiana.

Dans la population, 63% des gens soutiennent un «système d'assurance universelle garanti par le gouvernement, même si cela devait impliquer des hausses d'impôts», constate pour sa part l'institut de recherche PEW. Si l'on se fie à ces sondages, l'idée d'une assurance universelle publique est loin d'être farfelue. Alors pourquoi Barack Obama, qui s'est déjà dit en faveur d'un régime à payeur unique, le rejette-t-il aujourd'hui, choisissant plutôt de rendre le système actuel un peu plus inclusif ?

«Les premières à résister contre le régime à payeur unique sont les compagnies d'assurances», rétorque Lindsey Tucker, de Health Care for All au Massachusetts.

Cette organisation aide à coordonner la réforme entreprise par cet État il y a trois ans. Et elle est engagée, à l'échelle nationale, dans la «réforme Obama».

«Nous avons accompli des progrès incroyables, mais c'est vrai que notre régime coûte cher, que les primes continuent à augmenter et que des gens sont laissés pour compte par la réforme», reconnaît Mme Tucker.

Pourquoi, alors, ne pas s'inspirer de ce qui se passe au nord du 45e parallèle, comme le souhaitent de nombreux médecins? La réponse de Mme Tucker est on ne peut plus limpide: «Parce que les compagnies d'assurances sont un acteur économique important dans notre État»