Les États-Unis ont annoncé mercredi leur soutien à une déclaration des Nations unies sur les droits des homosexuels, continuant ainsi à abroger les politiques de l'administration Bush.

Les États-Unis vont se joindre aux 66 pays signataires de cet appel historique lu le 18 décembre aux Nations unies par la France, a indiqué au cours d'un point de presse un porte-parole du département d'Etat, Robert Wood.

Cette décision n'aura pas de conséquence juridique aux Etats-Unis, a précisé le porte-parole. «Le fait de soutenir cette déclaration ne nous lie à aucune obligation légale», a-t-il souligné.

La déclaration politique, qui n'a pas le caractère contraignant d'une résolution, a reçu le soutien de tous les pays de l'Union européenne.

L'appel réaffirme «le principe de non-discrimination qui exige que les droits de l'homme s'appliquent de la même manière à chaque être humain, indépendamment de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre».

Les pays qui s'y joignent «condamnent les violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, où qu'elles soient commises».

La communauté homosexuelle américaine vote dans sa grande majorité démocrate et l'élection de M. Obama a suscité chez elle l'espoir d'une révocation des politiques de M. Bush.

M. Bush, allié des groupes religieux et conservateurs et attaché aux valeurs traditionnelles, s'est toujours opposé au mariage homosexuel et a soutenu un amendement qui en aurait interdit la reconnaissance légale, mais qui a avorté. Il a maintenu la politique imposant aux homosexuels de taire leur orientation sexuelle dans l'armée sous peine d'être renvoyés. Il a cependant laissé des homosexuels servir dans son administration.

Les homosexuels relèvent au contraire l'action de M. Obama favorable aux homosexuels quand il était sénateur de l'Etat de l'Illinois puis des Etats-Unis. Le site de la Maison Blanche déclare son intention d'abroger la loi, très controversée, permettant aux gays et lesbiennes d'intégrer les forces armées à condition de garder sous silence leur orientation sexuelle.

La Maison Blanche affirme l'opposition de M. Obama à une interdiction constitutionnelle du mariage homosexuel, et le droit des couples homosexuels à l'adoption. Elle dit que les lois contre la discrimination professionnelle au regard de l'orientation sexuelle devraient être étendues.

M. Obama est favorable aux unions civiles, mais, par le passé, il a invoqué sa religion chrétienne pour dire que le mariage unissait un homme et une femme.