Une puissante organisation américaine de défense des droits civiques a pressé lundi le gouverneur du Nouveau-Mexique de promulguer une loi abolissant la peine de mort, adoptée par le parlement de son Etat en fin de semaine dernière.

Dans un communiqué, l'American Civil Liberties Union (ACLU) a demandé à Bill Richardson de faire de son Etat le 15e des Etats-Unis à ne pas imposer le châtiment suprême, qui est selon l'organisation «indéfendable, d'un point de vue statistique ou juridique».

Contacté lundi par l'AFP, le bureau de M. Richardson dans la capitale Santa Fe n'a pas souhaité indiquer si le dirigeant démocrate, ancien candidat à l'investiture de son parti pour la Maison Blanche, allait promulguer le texte ou lui opposer son veto, comme il en a le droit.

«Après que les législateurs ont voté la loi vendredi, le gouverneur a appelé les habitants du Nouveau-Mexique à le contacter par téléphone ou courriel (pour partager) leurs opinions sur la proposition de loi», a indiqué le service de presse de M. Richardson dans un communiqué.

Selon la même source, cette sollicitation a débouché sur «plus de 6 000 appels téléphoniques, messages électroniques et personnes venues elles-mêmes» pour s'exprimer sur une abolition de la peine de mort.

«Le gouverneur a jusqu'à minuit mercredi pour prendre une décision quant au projet de loi», a précisé son bureau.

Vendredi, le Sénat du Nouveau-Mexique a voté l'abolition de la peine de mort par 24 voix contre 18, après que la chambre basse du parlement eut voté en faveur de cette proposition de loi.

Ces dernières semaines, les élus ont dit espérer que M. Richardson, qui n'est plus candidat à des fonctions nationales après avoir renoncé à devenir le secrétaire au Commerce du président Barack Obama, scellerait l'abolition.

Les partisans de l'abandon de la peine de mort dans un Etat qui n'a exécuté qu'une seule personne depuis 30 ans et compte deux personnes dans son couloir de la mort, font valoir qu'imposer une détention à perpétuité réelle au lieu de procéder à des exécutions ferait économiser plus d'un million de dollars par an.

Le Nouveau-Mexique, un Etat pauvre et en majorité désertique, est l'un des quelque dix Etats américains qui ont entrepris, à divers degrés, une procédure d'abolition de la peine capitale. Jusqu'ici, les Constitutions de 36 Etats sur 50 acceptent la peine de mort, réautorisée par la Cour suprême en 1976.