Les Etats-Unis doivent «au minimum» empêcher les rebelles talibans de reprendre le pouvoir en Afghanistan, a déclaré mardi le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, dans une interview à la radio publique NPR.

«Je dirais qu'au minimum, la mission est d'empêcher les talibans de reprendre le pouvoir des mains d'un gouvernement démocratiquement élu (...) et de transformer ainsi à nouveau l'Afghanistan en un refuge potentiel pour Al-Qaïda et d'autres extrémistes», a dit M. Gates, alors que l'administration Obama passe en revue la stratégie militaire américaine dans ce pays.

Les talibans, alliés à Al-Qaïda, ont été chassés du pouvoir par l'invasion américaine en 2001, mais leurs militants se sont depuis regroupés et défient l'autorité du gouvernement central de Kaboul, en particulier dans le sud et l'est du pays.

M. Gates n'a pas répondu à la question de savoir si des discussions directes avec certains éléments au sein des talibans étaient possibles, renvoyant à la fin du travail d'évaluation de la stratégie militaire américaine. «Je pense qu'il faut attendre que cela soit fait pour avoir une vision claire sur ce sujet», a-t-il dit.

Cette évaluation devrait être complétée d'ici la fin du mois, avant le prochain sommet de l'Otan début avril, selon l'administration américaine.

Le président américain Barack Obama avait déclaré au cours du week-end que des discussions avec des éléments modérés des talibans pourraient être envisagées, et le vice-président Joe Biden avait dit jeudi à Bruxelles que cette approche «valait le coup d'être essayée».

M. Gates a par ailleurs fait part de son espoir que plus de civils soient envoyés en Afghanistan, notamment par les pays membres de l'Otan.

«Je pense qu'ils (les Etats membres de l'Otan, ndlr) sont prêts à envoyer des troupes supplémentaires pour assurer la sécurité de l'élection» présidentielle prévue le 20 août.

«Mais je dirais que là où nous avons réellement besoin d'aide, c'est du côté civil, qu'il s'agisse de spécialistes de l'agriculture ou de personnes pouvant apporter leur aide en matière de gouvernance, de développement économique, etc...», a-t-il insisté.

Barack Obama a approuvé le mois dernier l'envoi de 17.000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan, en plus des 38.000 déjà déployés.