Cinq détenus de la base américaine de Guantanamo accusés de complot dans les attentats terroristes de 2001 ont soumis à la justice un document où ils semblent plaider coupable et se disent fiers de leurs actes contre les États-Unis.

Ce document soumis par les détenus jeudi a été publié mardi par un juge de tribunal militaire. Il est signé par Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau présumé des attentats du 11 septembre, Ali Abd al-Aziz Ali, Wallid ben Attash, Ramzi ben al-Shaiba et Mustapha al-Hawsawi.

Tous doivent répondre de crimes de guerre, une accusation pouvant entraîner leur condamnation à mort, et avaient annoncé lors d'une audience en décembre qu'ils plaideraient coupable. Toutefois leur procès a été suspendu depuis décembre pour évaluer l'état psychologique de deux des accusés.

Dans ce texte de six pages obtenu auprès du Pentagone et intitulé «La réponse islamique aux neuf accusations du gouvernement», les accusés stigmatisent les États-Unis comme étant «des criminels de guerre de première classe» et justifient leur combat «pour défendre (notre) pays, (notre) religion, (notre) terre».

«Nous demandons à être près de Dieu pour vous combattre, vous détruire et vous terroriser», poursuit le texte émaillé de versets du Coran.

Les accusations dont ils sont l'objet sont «des signes d'honneur que nous portons avec fierté», disent encore les détenus.

«Vous tuer, vous combattre, vous détruire et vous terroriser, répondre à vos attaques, sont des actions considérées comme un grand devoir légitime dans notre religion. Ces actes, nous les donnons en offrande à Dieu».

«C'est encore une tentative de ces détenus pour faire de la publicité», a réagi mardi un porte-parole du Pentagone, Jeffrey Gordon, interrogé par l'AFP.

L'organisation de défense des droits civiques Aclu s'est insurgée contre la publication par la justice militaire de ce document «sélectif» qui sert la cause des pouvoirs publics alors que le procès est suspendu dans l'attente d'autres procédures.

«La publication sélective de ce document qui sert clairement les objectifs du parquet alors que des motions de la défense ont été régulièrement repoussées, pose des questions sur les motivations politiques à la clé» de cette initiative, affirme l'Aclu dans un communiqué.