La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a proposé jeudi à Bruxelles la tenue d'une conférence ministérielle internationale sur l'Afghanistan le 31 mars sous la présidence de l'ONU.

En Afghanistan et au Pakistan, «nous avons une menace commune, un défi commun et une responsabilité commune», a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans son premier discours devant ses collègues de l'Alliance atlantique, dont l'AFP a obtenu une copie.

«Avec tout cela à l'esprit, les Etats-Unis proposent une conférence ministérielle sur l'Afghanistan et les défis régionaux le 31 mars», a-t-elle dit, sans préciser où elle se tiendrait. Selon un diplomate de l'OTAN, elle pourrait se tenir soit à Bruxelles soit aux Pays-Bas.

«Nous devons ajouter des ressources pour répondre dès maintenant à la situation actuelle sur le terrain, qui est grave», a insisté Mme Clinton.

«Le président (américain Barack) Obama s'est engagé à envoyer 17.000 hommes de plus, et nous apprécions le fait que certains pays envoient des renforts».

Mais, a-t-elle poursuivi, «nous devons aussi augmenter notre aide au développement, aider à la formation et au renforcement de l'armée et la police afghanes pour qu'elles prennent la responsabilité de la sécurité des Afghans».

Mme Clinton a précisé que les Etats-Unis étaient en train de discuter avec l'ONU pour que la réunion soit ouverte par son secrétaire général Ban Ki-moon et présidée par son représentant pour l'Afghanistan, Kai Eide.

Cette conférence permettrait «de parvenir à une série de principes communs, qui pourrait peut-être être définis dans un communiqué du président, sur la marche à suivre en commun», a-t-elle indiqué.

Mme Clinton a proposé d'y inviter l'Afghanistan et son puissant voisin le Pakistan, les alliés de l'OTAN, les autres partenaires de la force internationale (Isaf) qui comprend au total 41 pays, d'autres «acteurs régionaux clés», les principaux donateurs et les organisations internationales.

Elle a suggéré que le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, y prononce un discours «pour que la dimension sécuritaire soit représentée».

A propos de l'Afghanistan, le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, avait déclaré le matin même, à son arrivée à la réunion ministérielle de l'OTAN à laquelle il était invité, qu'«il y a beaucoup à faire, et pas seulement dans le domaine militaire».

«Ce n'est pas seulement un problème militaire. Nous pouvons probablement faire plus en matière de police, de reconstruction, sur les questions de voisinage régional, car il n'y a pas que l'Afghanistan, le Pakistan est un pays très important pour la stabilité de l'Afghanistan», a-t-il souligné.

«Tout ce qui pourra être fait dans cette direction sera fait. J'ai confiance que nous serons capables de le faire ensemble», a encore dit M. Solana, bien que l'UE ait toujours beaucoup de difficultés à recruter des instructeurs de police pour sa mission Eupol en Afghanistan.

Les Etats-Unis insistent depuis 2007 sur le caractère «global» de l'action internationale à mener en Afghanistan afin de réussir à y bâtir un Etat viable, face aux attaques incessantes des talibans, alors qu'une élection présidentielle cruciale doit s'y tenir le 20 août.