Le premier ministre britannique Gordon Brown a appelé mercredi les États-Unis à «saisir l'occasion» de la crise économique pour rassembler leurs alliés afin d'y faire face de manière coordonnée, selon des extraits d'un discours qu'il doit prononcer au Congrès.

«Nous devrions saisir l'occasion, parce que je n'ai jamais auparavant vu un monde si désireux de s'unir. Jamais auparavant cela n'a été si nécessaire. Et jamais auparavant, les bénéfices d'une coopération n'ont eu une portée aussi considérable», a dit le chef du gouvernement britannique.

Il est le cinquième premier ministre britannique à s'exprimer devant les deux chambres réunies en session commune.

M. Brown a ussi appeler les États-Unis à résister au protectionnisme qui pourrait, selon lui, aggraver la pire crise économique depuis les années 1930.

«L'Amérique sait par son histoire, que sa portée va bien au delà de son territoire. Pendant un siècle, vous avez porté sur vos épaules les plus grandes responsabilités: travailler avec et pour le reste du monde. Aujourd'hui plus que jamais, le reste du monde veut travailler avec vous», devait-il dire.

«Les temps actuels nous ont montré que les grands défis auxquels nous sommes tous confrontés sont mondiaux», a ajouté M. Brown, affirmant que les États-Unis pouvaient compter sur «le leadership européen le plus pro-américain de l'histoire récente».

L'Europe «veut coopérer plus étroitement afin d'être un solide partenaire pour vous. Il n'y a pas de vieille Europe, pas de nouvelle Europe, il n'y a que votre amie l'Europe», a ajouté le chef du gouvernement, en référence aux fortes divisions qui ont opposé les deux continents sur la guerre en Irak.

«Nous devrions avoir confiance dans le fait que nous pouvons saisir les opportunités à venir et faire que l'avenir soit en notre faveur», a poursuivi M. Brown.

«Même si aujourd'hui les gens sont anxieux et se sentent en danger, au cours des deux prochaines décennies l'économie mondiale va doubler en volume: deux fois plus d'occasions pour les affaires, deux fois plus de prospérité et la plus forte expansion des revenus de la classe moyenne et d'emplois que le monde ait jamais vu», a-t-il dit.

M. Brown s'est entretenu mardi à la Maison-Blanche avec le président Barack Obama. Il a jugé qu'un «new deal» mondial pour le système financier était possible au cours des prochains mois, un mois avant d'accueillir les dirigeants des pays industrialisés et des économies émergentes pour un sommet du G20 sur la crise le 2 avril.

«Un new deal mondial impliquant tous les pays de la planète dans l'entreprise consistant à remettre en ordre et à nettoyer le système bancaire est possible dans les tout prochains mois», a assuré M. Brown, premier dirigeant européen reçu par M. Obama depuis son investiture le 20 janvier.

Avant M. Brown, Tony Blair s'était exprimé devant le Congrès américain en juillet 2003, Margaret Thatcher en février 1985, Winston Churchill en janvier 1952, mai 1943 et décembre 1941 et Clement Attlee en novembre 1945.