Le président américain Barack Obama a choisi la gouverneure du Kansas Kathleen Sebelius, pour devenir sa secrétaire à la Santé et s'atteler à son ambitieux projet de réforme du système de couverture maladie, dont il a fait une priorité.

«La réforme du système de santé ne peut pas attendre, ne doit pas attendre, et n'attendra pas un an de plus», a promis M. Obama mardi soir dans son discours solennel devant le Congrès américain. Au cours de sa campagne présidentielle, le candidat Obama s'était déjà engagé à donner une couverture maladie aux 46 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

Pour ce faire, il a choisi une nouvelle tête d'affiche du parti démocrate Kathleen Sebelius, 60 ans, gouverneure du Kansas depuis 2002.

Mme Sebelius, dont le nom avait été cité pour être la colistière de Barack Obama à la présidentielle 2008, a accepté l'offre du président de servir comme secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, une nomination qui sera annoncée officiellement lundi à la Maison-Blanche, a indiqué samedi un haut responsable de l'administration à l'AFP. Elle devra ensuite être confirmée par le Sénat.

La gouverneure, qui avait apporté son soutien à M. Obama lors de la campagne électorale, est le deuxième choix de Barack Obama à ce poste.

Fin janvier, il avait désigné l'ancien sénateur Tom Daschle mais celui-ci avait dû renoncer à accepter la fonction après la publication d'informations sur un impayé d'impôts de quelque 120 000 dollars.

«J'ai foiré», avait alors déclaré le président, tout en jugeant que M. Daschle était le plus à même de réformer le système de santé américain.

Mais le président Obama avait aussi dit son affection pour la nouvelle secrétaire à la Santé pressentie. «J'adore Kathleen Sebelius», avait-il lancé cet été, au coeur de la campagne.

Pour mettre en oeuvre la réforme de la couverture maladie, Mme Sebelius devrait disposer d'un budget confortable de 634 milliards de dollars sur dix ans, si le projet de M. Obama est adopté par le Congrès.

Au Congrès, cette réforme est portée par l'influent sénateur Edward Kennedy, le frère du président assassiné.

Dans son discours devant les parlementaires, M. Obama avait invité «les travailleurs, les médecins, les assurances maladies, les démocrates et les républicains à commencer à travailler sur ce sujet» lors d'un sommet qui doit s'ouvrir jeudi prochain.

Au cours de sa carrière publique et de ses mandats de gouverneure, Mme Sebelius a traité de la question des assurances, qui couvrent les frais maladie aux États-Unis, et avait fait en sorte que tous les enfants du Kansas de la naissance à l'âge de cinq ans puissent être couverts.

«Nous sommes plus forts en tant que Nation quand notre population a accès à un système de santé de meilleure qualité et plus abordable», avait déclaré en 2008 cette démocrate modérée, qui gouverne au dessus des clivages politiques.

Autre affinité que M. Obama partage avec Mme Sebelius, le Kansas (centre), dont la mère du président et sa grand-mère maternelle sont originaires.

Mais au cours du processus de confirmation, Mme Sebelius devra gérer les critiques des anti-avortements qui mettent un point d'honneur à lui barrer la route. Catholique de confession, elle avait mis son veto en tant que gouverneure à une loi qui imposait des contraintes aux médecins pratiquant l'interruption volontaire de grossesse. Au point que l'archevêque de Kansas-City lui a demandé de ne plus prendre la communion.