L'envoi de 17 000 soldats américains en renfort dans les prochains mois en Afghanistan n'est «pas le début d'une escalade», a déclaré lundi la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

«L'impression que j'ai d'après l'amiral (Michael) Mullen (chef d'état-major interarmées américain), est que ce n'est pas le début d'une escalade», a-t-elle déclaré lundi au cours d'une conférence de presse. Mme Pelosi s'exprimait lundi au Capitole de retour d'un voyage en Italie, où elle a rendu visite, à la tête d'une délégation parlementaire, à des militaires américains. Les parlementaires se sont ensuite rendus en Afghanistan au cours du week-end.

Mme Pelosi a souligné que l'envoi des troupes devait être combiné à une action en vue de «répondre à la corruption systémique dans le gouvernement afghan et réprimer le trafic de drogue».

Elle a ajouté que les pays de la région devaient participer à l'effort de stabilisation de l'Afghanistan. «Pas seulement l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan (...) la Russie, la Chine, l'Iran et peut-être les pays du Golfe persique» doivent trouver leur intérêt à la stabilisation de l'Afghanistan dans une action commune, a déclaré Mme Pelosi.

En outre, selon Mme Pelosi, le tout doit être accompagné d'aide économique.

«Le président (afghan Hamid) Karzaï doit accentuer les efforts du gouvernement afghan pour traiter la corruption», a dit pour sa part le représentant George Miller, membre de la délégation.

«Au Pakistan, nous ne pouvons plus tolérer la duplicité de ce gouvernement», a ajouté M. Miller en dénonçant le rôle «ambigu» de l'armée des services de renseignement pakistanais à l'égard de l'alliance avec les Etats-Unis.

Un autre membre de la délégation, le représentant Ed Markey, fustigeant l'action de l'administration Bush sur le dossier afghan, a ajouté pour sa part: «nous avons sept ans et demi de retard sur la mise en place d'une stratégie complète» sur l'Afghanistan.

Le président américain Barack Obama a approuvé la semaine dernière l'envoi de 17 000 soldats supplémentaires, qui s'ajouteront aux 38 000 militaires américains déjà déployés en Afghanistan.

Par ailleurs, Mme Pelosi a estimé que l'Italie devrait utiliser ses «bons offices» pour convaincre Téhéran de céder sur son programme nucléaire et sur son rôle en Afghanistan.

«Nous pensons qu'il est très important pour nous d'avoir des sanctions très dures, nous devons être unis sur le plan international sur ce sujet, et l'Italie peut utiliser ses bons offices et ses relations avec l'Iran pour aider à apporter une solution à ce problème important», a dit Mme Pelosi.

Pour la présidente de la Chambre, les liens commerciaux importants entre l'Italie et l'Iran, voisin de l'Afghanistan, peuvent être utilisés pour résoudre les «problèmes» avec Téhéran.