La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé vendredi son intention de «travailler avec» les dirigeants d'Asie pour tenter de prévenir la prolifération nucléaire dans cette région où elle est attendue la semaine prochaine.

«Je m'en vais en Asie prête à transmettre un message sur notre désir d'engagement et de dialogue plus vigoureux et plus persévérants, prête à travailler avec les dirigeants asiatiques pour résoudre la crise économique qui menace le Pacifique autant que les autres régions», a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans un discours devant l'Asia Society, un institut indépendant de New York.Mme Clinton s'est aussi déclarée «prête à solidifier nos partenariats et alliances tout en développant des liens plus profonds avec tous les Etats» de cette région, dans ce premier discours important de politique étrangère depuis qu'elle a pris ses fonctions le mois dernier au département d'Etat.

Elle s'est également dite «prête à aider à prévenir la prolifération des armes nucléaires en Asie», en allusion au programme nucléaire nord-coréen, qui inquiète les pays qu'elle doit visiter au cours de cette tournée: le Japon, la Chine et la Corée du Sud.

«Et nous sommes prêts à écouter», a-t-elle souligné. «Ecouter activement nos partenaires n'est pas seulement un moyen de montrer notre respect à leur égard. Cela peut aussi représenter une source d'idées permettant d'alimenter nos efforts communs».

Mme Clinton a paru critiquer l'administration précédente en notant que «trop souvent ces dernières années, notre gouvernement a agi par réflexe avant d'examiner les faits et oeuvres disponibles et d'écouter les opinions des autres».

«Mais le président (Barack) Obama et moi-même sommes déterminés à mener une politique étrangère qui ne soit ni impulsive ni idéologique, une politique étrangère qui accorde de la valeur à ce que les autres ont à dire», a-t-elle assuré.

«Et lorsque nous aurons des divergences, ce qui arrivera, nous en discuterons franchement et nous préciserons celles qui limiteront nos capacités de coopération.»

La Corée du Nord représente le «défi le plus grave» dans la région, a-t-elle ajouté, appelant à nouveau Pyongyang à «éviter toute provocation et rhétorique inutile à l'encontre de la Corée du Sud».

Mme Clinton a rappelé que le régime nord-coréen s'était engagé à abandonner son programme nucléaire. «Nous continuons à les tenir responsables de leurs engagements», a-t-elle noté.

«Si la Corée du Nord est sincèrement prête à éliminer son programme d'armes nucléaires de façon vérifiable, l'administration Obama est prête à normaliser les relations bilatérales, à remplacer l'armistice en place depuis longtemps par un traité de paix permanent et à aider le peuple nord-coréen à répondre à ses besoins énergétiques et autres», a-t-elle ajouté, reprenant ainsi la politique de la précédente administration.

La secrétaire d'Etat, qui doit quitter Washington dimanche pour cette tournée de huit jours, a également annoncé qu'elle rencontrerait des familles de Japonais enlevés par la Corée du Nord, un point de contentieux entre Tokyo et Pyongyang que le Japon craint de voir sacrifié au profit d'un accord sur le programme nucléaire.