Le président américain Barack Obama est arrivé mercredi après-midi au Pentagone pour sa première visite de commandant en chef, afin d'évoquer avec son état-major le retrait des troupes d'Irak et l'envoi de renforts en Afghanistan, la guerre dont il a fait sa priorité.

Vers 15h30 locales, M. Obama devait rejoindre le «tank», une salle de conférence ultra-sécurisée, avec le secrétaire à la Défense Robert Gates et le chef d'état-major Michael Mullen, et s'entretenir pour la première fois avec les chefs des différents corps militaires - armée de Terre, de l'Air, Navy et Marines.

Peu avant son arrivée au Pentagone, son porte-parole Robert Gibbs a annoncé que le président dirait «relativement vite» comment il entendait retirer les troupes américaines d'Irak et tenir l'une de ses grandes promesses de campagne.

Lors de la première semaine de sa présidence, M. Obama a demandé aux responsables de la défense de lui communiquer leurs propositions pour le retrait des troupes de combat d'Irak en 16 mois de manière «responsable» sans mettre en danger la vie des 142 000 soldats américains stationnés dans le pays.

Le commandement américain en Irak craint qu'un retrait trop rapide menace les progrès réalisés sur le front de la sécurité. Une inquiétude particulièrement vive cette année, alors que le pays s'apprête à vivre plusieurs échéances électorales cruciales.

M. Gates s'est jusqu'ici contenté d'indiquer qu'un retrait en seize mois figurait parmi «une variété d'options» à l'étude.

Il a par ailleurs souligné mardi qu'il existait encore un risque potentiel de «revers», et que Washington devait s'attendre à rester «impliqué en Irak à un certain niveau pendant de nombreuses années».

Au Pentagone, M. Obama s'attend par ailleurs à entendre «combien il est important d'améliorer nos positions en Afghanistan et, deuxièmement, que nous sommes à un point où nos forces atteignent la limite de leurs capacités», a souligné M. Gibbs.

Le président Obama a répété la semaine passée qu'il considérait l'Afghanistan comme le «front central dans notre longue lutte contre le terrorisme», où des dizaines de milliers de soldats de l'OTAN tentent de mater une insurrection montée en puissance ces deux dernières années.

M. Obama devrait prochainement approuver l'envoi de renforts en Afghanistan. Le Pentagone, qui a déjà 36 000 soldats sur place, a promis jusqu'à 30 000 hommes supplémentaires.

Selon M. Gates, Washington a les moyens d'envoyer trois brigades (une brigade compte entre 3500 et 4000 hommes) «d'ici le milieu de l'été».

Le secrétaire à la Défense a confirmé mardi que l'Afghanistan représentait «le plus grand défi militaire» des États-Unis, tout en prévenant que Washington devait se fixer des «objectifs limités et réalistes».

Selon le New York Times de mercredi, M. Obama entend approcher l'Afghanistan différemment de son prédécesseur George W. Bush: il se montrerait plus intransigeant vis-à-vis de son homologue afghan Hamid Karzaï, et mettrait plus l'accent sur les opérations militaires que sur le développement civil, écrit le journal, citant de hauts responsables américains.

Mais le porte-parole de M. Obama a mis en garde contre des informations «erronées».

«Le réexamen de notre politique (afghane) se poursuit, pour faire en sorte que nous réussissions dans cette région, mais ce réexamen n'est pas terminé. Deuxièmement, nous soutenons le président démocratiquement élu en Afghanistan. Enfin, le président a souligné pendant sa campagne et pendant la transition (entre les deux administrations), et il souligne aujourd'hui encore, l'importance du développement à long terme, que ce soit en Afghanistan ou dans la région», a dit M. Gibbs.