Le président américain Barack Obama a envoyé un signal fort au Proche-Orient en téléphonant mercredi, au matin de sa première journée de travail, plusieurs dirigeants du Proche-Orient pour s'engager à oeuvrer «activement» à la paix «dès le début de son mandat».

M. Obama a appelé le président égyptien Hosni Moubarak, le premier ministre israélien Ehud Olmert, le roi Abdallah II de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a indiqué le nouveau porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs.

«Il a profité de cette occasion lors de sa première journée de travail, pour exprimer son engagement à oeuvrer activement à la paix israélo-arabe dès le début de son mandat et pour espérer qu'ils poursuivent leur coopération (avec les États-Unis) et qu'ils conservent leur rôle dirigeant», a ajouté M. Gibbs dans un communiqué.

Alors que le conflit à Gaza vient de s'achever, M. Obama s'est déclaré «déterminé à aider à consolider le cessez-le-feu en mettant sur pied un régime efficace de lutte contre la contrebande, afin d'empêcher le Hamas de se réarmer», a-t-il poursuivi.

Il s'est aussi engagé à «faciliter, en partenariat avec l'Autorité palestinienne, un effort majeur de reconstruction pour les Palestiniens à Gaza», a encore indiqué le porte-parole.

L'Autorité palestinienne s'est réjouie de cet appel, assurant que son président Mahmoud Abbas avait été le premier dirigeant étranger contacté par le nouveau président américain.

Selon le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, M. Obama «a affirmé qu'il déploierait tous les efforts possibles pour parvenir le plus rapidement possible» à la paix, et que «son administration allait travailler avec le président Abbas pour bâtir les institutions palestiniennes».

«Nous ne nous attendions pas à un appel aussi rapide du président Obama», a déclaré à l'AFP un autre proche collaborateur de M. Abbas, Yasser Abed Rabbo.

«La célérité de cet appel est un message signalant à toutes les parties concernées que le peuple palestinien a une seule adresse et c'est le président Abbas», a-t-il ajouté, alors que la légitimité de M. Abbas est contestée par le mouvement islamiste Hamas qui l'a délogé de la bande de Gaza en juin 2007.

De son côté, la présidence du Conseil israélien a indiqué que M. Olmert avait rendu compte au nouveau président américain de la situation à Gaza, d'où Israël a retiré ses troupes après une vaste offensive contre le Hamas, lors de cet entretien téléphonique.

M. Olmert «lui a rendu compte de la situation à Gaza et a déclaré qu'il espérait que les mesures prises par Israël, l'Égypte, les États-Unis et l'Europe pour prévenir la contrebande d'armes vers Gaza seraient couronnées de succès», selon un communiqué.

Le roi Abdallah II, pour sa part, a déclaré avoir «hâte de travailler avec le président (américain) pour répondre aux défis de la région et résoudre le conflit israélo-palestinien sur la base d'une solution à deux États», Israël et la Palestine, a indiqué l'ambassade de Jordanie à Washington dans un communiqué.

«Sa majesté a également jugé important que les États-Unis s'engagent rapidement dans des négociations de paix sérieuses et efficaces pour parvenir à une solution à deux États le plus rapidement possible», précise le communiqué.

Dans un télégramme de félicitations reproduit mardi soir par l'agence officielle Mena, M. Moubarak a appelé M. Obama à faire du conflit israélo-palestinien sa «priorité».

Le président égyptien, dont les relations avec l'ex-président américain George W. Bush étaient tendues, a espéré que «la période à venir soit le théâtre d'une nouvelle étape de consultations fructueuses entre nous sur les différentes questions au Moyen-Orient».