Les équipes du président sortant George W. Bush et de son successeur Barack Obama se prêtaient mardi à un exercice d'entraînement au scénario catastrophe d'une attaque terroriste contre plusieurs villes américaines, a indiqué la Maison Blanche.

De hauts responsables des équipes Bush et Obama devaient s'exercer ensemble à réagir à des attentats perpétrés avec des engins explosifs artisanaux contre plusieurs villes américaines, les moyens de communication et d'autres cibles économiques, a dit un porte-parole de l'administration sortante, Scott Stanzel.

De hauts responsables de la future administration Obama devaient recevoir un «briefing» dans le centre névralgique où sont gérées les urgences, la «Situation Room» de la Maison Blanche. Puis de hauts collaborateurs de M. Bush devaient les rejoindre pour l'exercice proprement dit, long de deux heures et demie environ, a dit M. Stanzel.

Les deux équipes devaient ensuite envisager la réponse gouvernementale à d'autres crises: des attaques à l'arme nucléaire, chimique ou bactériologique, ou des catastrophes naturelles, a-t-il dit.

Il s'agissait d'un exercice purement «hypothétique», ne répondant pas à l'apparition d'une nouvelle menace qui pèserait par exemple sur les cérémonies de passation de pouvoirs, a-t-il dit.

Il a souligné que l'administration procédait régulièrement à de tels exercices.

Mais, dans une délicate période de transition, il importe de faire en sorte que l'équipe Obama soit opérationnelle dès le premier jour, le 20 janvier, affirme le gouvernement sortant.

L'administration Bush, qui revendique comme son plus grand succès d'avoir empêché un nouvel attentat après le 11 septembre 2001, ne cesse de répéter que les Etats-Unis restent exposés. Elle dit aussi que la fin d'un cycle politique et le début d'un autre rendent le danger encore plus grand.

Pour l'administration Bush, il s'agit aussi de préparer au mieux le terrain pour celle qui suit, alors que la transition entre les administrations Clinton et Bush a laissé de mauvais souvenirs.

L'équipe Obama a donné acte à l'administration Bush de ces efforts, par la voix de celui qui dirigera le cabinet de M. Obama, Rahm Emanuel.

«Ceci n'est qu'un exercice» parmi toutes les dispositions prises par l'administration Bush pour faciliter la tâche de l'équipe Obama, «cette administration - chacune de ses agences, chaque ministère, l'équipe de la Maison Blanche - s'est montrée d'une coopération et d'une serviabilité sans précédent pour assurer que ceci se passe en douceur», a dit, avant le début de l'exercice, M. Emanuel au côté de celui qu'il remplacera, Josh Bolten.

M. Bolten a indiqué vouloir remplir le mandat confié par MM. Bush et Obama et «effectuer la transition la plus en douceur et la plus efficace dans l'histoire de la présidence».

«Que nous soyons démocrates ou républicains, nous avons nos différends politiques. Mais il n'y a pas de différend politique quand il s'agit de protéger le peuple américain», selon les mots de M. Emanuel.

M. Bolten avait recommandé à son successeur l'exercice de mardi lors de leur première rencontre après la victoire de Barack Obama le 4 novembre.

L'administration Bush avait commencé les consultations bien avant, dès cet été, avec les équipes de M. Obama et de son rival républicain John McCain, a rapporté M. Bolten.

Une fois le nom du 44e président connu, l'administration Bush a fait en sorte qu'un millier de membres de l'équipe Obama aient accès aux informations et aux briefings dans une centaine d'agences gouvernementales. Elle a accéléré la procédure d'accréditation de membres essentiels de l'équipe Obama appelés à veiller à la sécurité nationale, a dit M. Bolten.