Le président élu des États-Unis Barack Obama a promis dimanche de s'engager dans le processus de paix au Proche-Orient et sur la question du nucléaire iranien dès son investiture le 20 janvier, mais a estimé qu'il lui faudrait plus de temps que prévu pour fermer Guantanamo.

«Ce que je suis en train de faire en ce moment, c'est mettre en place une équipe pour que le 20 janvier, dès le premier jour, nous disposions des meilleures personnes possibles qui pourront s'engager immédiatement dans le processus de paix au Proche-Orient», a déclaré le président élu dans une interview diffusée dimanche sur la chaîne ABC. Cette équipe «travaillera à mettre sur pied une approche stratégique qui garantisse que les Israéliens et les Palestiniens puissent satisfaire leurs aspirations», a-t-il souligné.

Mais Barack Obama a répété une nouvelle fois qu'en attendant son entrée en fonctions à la Maison-Blanche, il laissait cette question à l'administration sortante du président George W. Bush.

Il est ainsi resté vague sur la manière dont il compte aborder le processus de paix, mais a indiqué qu'il tiendrait compte du conseil donné par l'actuel vice-président Dick Cheney de ne pas écarter, uniquement par principe, la stratégie de l'administration Bush.

Il a aussi dit qu'il continuait de penser qu'Israël avait le droit de défendre ses citoyens, comme il l'avait déclaré en juillet lors d'un voyage dans la région alors qu'il était en pleine campagne présidentielle.

Israël a pour la première fois envisagé dimanche une fin proche de son offensive dans la bande de Gaza. Menée depuis le 27 décembre, cette offensive a fait près de 900 morts, dont treize israéliens, mais n'ont pas mis fin aux tirs de roquettes palestiniennes.

Sur la question du nucléaire iranien, le futur président a estimé que le régime de Téhéran allait constituer l'un des plus grands défis de son administration, promettant également d'agir vite sur cette question.

«Je pense que l'Iran va être l'un de nos plus grands défis», a-t-il déclaré. «Nous préparons cela. Nous anticipons le fait que nous allons devoir agir rapidement dans cette zone», a-t-il assuré, estimant qu'un Iran doté de l'arme nucléaire «pourrait potentiellement provoquer une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient».

M. Obama a promis «une nouvelle approche basée sur le respect et sur une volonté de dialogue (avec Téhéran), mais aussi de la clarté sur ce que nous voulons exactement», alors que l'administration Bush a refusé d'engager un véritable dialogue avec l'Iran.

Les Occidentaux réclament inlassablement à l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium, qu'ils soupçonnent d'avoir un objectif militaire, bien que Téhéran ait toujours affirmé qu'il était exclusivement civil.

Barack Obama a aussi assuré qu'il comptait demander des comptes à l'Iran qu'il accuse «d'exporter le terrorisme» à travers le mouvement palestinien Hamas et le mouvement radical chiite Hezbollah.

En revanche, à propos du centre de détention de Guantanamo, il a reconnu qu'il ne parviendrait pas à tenir sa promesse de le fermer dans les 100 jours suivant son investiture.

«C'est plus difficile que nombre de gens ne le pensent», a-t-il dit. «Je crois que cela va prendre un certain temps et nos équipes de juristes travaillent avec les responsables de la sécurité nationale, en ce moment même, pour arriver à savoir exactement ce que nous allons faire».

Plus de 800 hommes et adolescents sont passés par ce centre depuis son ouverture début 2002, et quelque 250 s'y trouvent encore, pour la plupart sans inculpation ni procès.

Le camp est devenu le symbole des aspects les plus controversés de la guerre contre le terrorisme lancée par l'administration Bush après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama n'a pas exclut dimanche de poursuivre en justice des responsables de l'actuelle administration qui auraient commis des abus dans la guerre contre le terrorisme.