La situation concernant la succession de Barack Obama au Sénat américain était toujours bloquée vendredi, le candidat désigné Roland Burris ayant perdu une procédure judiciaire visant à obtenir la signature du secrétaire d'État de l'Illinois.

Nommé par le gouverneur de l'État Rod Blagojevich, accusé de corruption, M. Burris, s'était rendu au Sénat mardi le jour de la rentrée parlementaire. Mais il avait du quitter le Capitole une demi-heure après y être entré, sans avoir pu être assermenté avec les autres sénateurs du 111e Congrès.

Sa lettre de nomination, qui portait uniquement la signature de M. Blagojevich, avait été jugée invalide car elle n'était pas signée par le secrétaire d'État de l'Illinois, Jesse White.

M. Burris, ancien ministre de la Justice de l'Illinois, un Noir de 71 ans, avait déposé une requête devant la Cour suprême de l'État afin d'obliger M. White à signer le document, arguant qu'il s'agissait d'une obligation.

Mais la Cour a estimé vendredi que la seule responsabilité du secrétaire d'État était «d'enregistrer la nomination» et a rejeté sa requête.

Dans une décision de neuf pages, les juges ont noté que le gouverneur Blagojevich n'était pas obligé de procéder à cette nomination et que le document n'était pas requis au Sénat.

M. Obama a démissionné de la chambre haute après son élection à la présidence des États-Unis le 4 novembre. En cas de vacance, c'est au gouverneur de l'État concerné de nommer un sénateur jusqu'à la prochaine élection sénatoriale, prévue dans deux ans.

Malgré les appels à la démission, M. Blagojevich accusé d'avoir tenté de monnayer le siège de M. Obama au Sénat, a désigné Roland Burris.

S'il est autorisé à siéger, ce dernier sera comme M. Obama l'était, le seul Noir sur les bancs du Sénat.

Parallèlement, la chambre des représentants de l'Illinois a lancé vendredi la procédure de destitution de Rod Blagojevich. C'est désormais au Sénat de l'État de déterminer si le gouverneur doit quitter son poste.