La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a jugé vendredi «difficile» pour Israël d'épargner les civils dans la bande de Gaza, une zone à forte densité de population dans laquelle le Hamas utilise, selon elle, les habitants comme boucliers humains.

«C'est très difficile dans un contexte comme celui de Gaza, qui est une zone à forte densité de population», a déclaré la chef de la diplomatie américaine, interrogée par la presse sur les obligations humanitaires d'Israël pendant son offensive militaire de deux semaines à Gaza. «C'est aussi une zone où le Hamas (... se cache derrière) des boucliers humains, utilisant des bâtiments, qui ne sont pas désignés comme des bâtiments militaires, pour cacher leurs combattants», a ajouté Mme Rice.

«Donc c'est difficile», a-t-elle conclu alors qu'au moins 785 Palestiniens ont péri depuis deux semaines sous les bombardements de l'artillerie et de l'aviation israéliennes dans la bande de Gaza.

Mme Rice s'exprimait devant quelques journalistes à Washington, à son retour de New York où les Etats-Unis se sont abstenus sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée dans la nuit de vendredi à samedi par 14 voix sur 15, appelant à un «cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza».

Comme elle l'avait dit jeudi devant le Conseil de sécurité, elle a expliqué qu'elle s'était abstenue, bien que soutenant le texte, «pour donner un peu plus de temps à l'initiative de M. Moubarak pour qu'elle mûrisse».

Un porte-parole de la Maison Blanche a assuré que l'administration sortante du président George W. Bush se préoccupait beaucoup de la «crise» humanitaire en cours dans la bande de Gaza, mais en a imputé la faute au Hamas et a exprimé sa confiance dans les assurances de son allié israélien.

«C'est une crise humanitaire, c'est une zone de guerre, et les zones de guerre sont très difficiles», a dit Scott Stanzel, alors qu'Israël est en butte aux critiques grandissantes des organisations humanitaires à cause des conséquences de ses opérations contre le Hamas dans le territoire palestinien.

«Les responsables israéliens ont dit leurs inquiétudes. Nous avons exprimé nos profondes inquiétudes devant la mort d'innocents. Mais, encore une fois, c'est le Hamas qui, malheureusement, a causé cette situation», a-t-il ajouté.

«Nous sommes très inquiets face à la situation humanitaire à Gaza», a-t-il dit, mais «cette situation ne s'améliorera pas tant que le Hamas ne cessera pas de tirer des roquettes sur Israël». Il a relevé les assurances des Israéliens de prendre «toutes les mesures» nécessaires pour protéger la vie des civils, ainsi que leur coopération avec les agences humanitaires pour acheminer l'aide.

Il a répété le refus de l'administration Bush de discuter avec le Hamas. Il a rappelé qu'elle considérait le Hamas comme une «organisation terroriste», alors que le quotidien britannique Guardian prêtait à la future administration Obama l'intention d'établir un canal de communication avec l'organisation palestinienne.

«Notre position n'a pas changé», a dit M. Stanzel.

Interrogé sur les accusations de «non respect du droit international humanitaire» des associations humanitaires contre Israël, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, s'est dit dans l'incapacité d'évaluer la situation sur le terrain.

«Je ne peux pas évaluer ces accusations», a-t-il indiqué au cours d'un point de presse. «Les dirigeants israéliens disent le contraire. Je ne suis pas en mesure de contredire ce qu'ils affirment».