Dès son premier jour à Washington, le président élu Barack Obama a pris lundi le chemin du Capitole pour des discussions avec les dirigeants parlementaires sur son plan de relance de l'économie américaine, qui prévoit des allégements d'impôts massifs.

Après avoir quitté sa ville de Chicago à bord d'un avion de l'Air Force, M. Obama a passé sa première nuit dans la capitale à l'hôtel Hay-Adams, à deux pas de la Maison-Blanche où il prendra ses fonctions dans deux semaines.Lundi matin, peu après le départ de ses deux filles Sasha, 7 ans, et Malia, 10 ans, qui intégraient leur nouvel établissement scolaire, M. Obama s'est rendu au Congrès.

«La raison de notre présence ici aujourd'hui est que les Américains ne peuvent pas attendre. Nous avons un défi économique extraordinaire devant nous», a-t-il déclaré devant la presse en rencontrant la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Environ 300 milliards de dollars du futur plan de relance économique, soit 40% des quelque 775 milliards de dollars prévus, devraient être consacrés à des baisses d'impôts, a indiqué à l'AFP une source proche des démocrates.

Mais sur ce point, «l'accord n'est pas encore scellé» et des discussions se poursuivent, a précisé la même source.

M. Obama espère que ces baisses d'impôts destinées à ceux qui gagnent moins de 200 000 dollars par an contribueront à «sauver ou créer» trois millions d'emplois d'ici 2011, dont environ 80% dans le secteur privé. Conformément à sa promesse de campagne, les allégements pourraient toucher 95% des Américains.

Le plan prévoit également un crédit d'impôt d'un an pour les entreprises qui embauchent, pour 40 à 50 milliards de dollars, selon la presse américaine.

Ces mesures fiscales devraient remporter l'adhésion de l'opposition républicaine au Congrès.

Les républicains avaient exprimé leurs inquiétudes récemment devant la perspective de nouvelles dépenses massives. Le chef de file des républicains au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré dimanche sur la chaîne de télévision ABC : «Nous voulons nous assurer qu'il ne s'agit pas seulement d'une loi de dépenses d'un milliard de dollars mais que ce plan peut atteindre son objectif».

Le plan de relance vise également à fournir des crédits pour le développement d'infrastructures dans nombre d'Etats au bord de la faillite. Il prévoit aussi des dépenses dans le domaine des énergies renouvelables.

M. Obama s'est prononcé pour des «investissements de long terme» comme la réfection des réseaux routier et autoroutier, la rénovation des écoles qui doivent devenir des institutions du «XXIe siècle» et l'informatisation du système de santé.

Les chefs du Congrès ont reconnu que le plan, qui nécessite quelques affinements, ne serait probablement pas prêt au moment de la prise de fonction de M. Obama le 20 janvier.

Le chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants Steny Hoyer a estimé dimanche que le plan devrait être adopté au plus tôt «début février». «Nous voulons vraiment voir le plan passer devant la Chambre des représentants avant la fin du mois (de janvier), avant de l'envoyer au Sénat puis au président» Obama, a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News.

Selon la presse américaine, M. Obama devrait prononcer cette semaine un important discours sur sa politique économique.