Caroline Kennedy, fille du président assassiné John F. Kennedy et candidate au Sénat américain, était sous le feu des critiques des médias américains mardi, après des interviews difficiles au cours du week-end.

«Caroline, euh... pas une championne des mots», titrait mardi le New York Daily News, l'une des attaques les plus tendres dans un flot de remarques acerbes de la presse et des blogs politiques depuis une série d'interviews accordée à la presse new-yorkaise et aux télévisions, par cette auteur et avocate de 51 ans.Caroline Kennedy, qui brigue le siège de Hillary Clinton au Sénat dans l'Etat de New York, avait toujours soigneusement évité toute vie publique, et n'est entrée en politique qu'en janvier dernier, lorsqu'elle avait pris parti pour Barack Obama dans la campagne présidentielle.

Ses interviews du week-end n'ont pas convaincu la sphère médiatique qui a relevé un grand nombre de tics de langages dans ses interventions ponctuées de «euh», de «tu vois» et de «quoi».

«Une chose étrange est en train de se produire sur la voie du couronnement», écrit le Daily News, en référence au soudain statut de favorite de Mme Kennedy pour succéder à Mme Clinton lorsque cette dernière deviendra secrétaire d'Etat. «Les roues du carrosse sont en train de se casser la figure».

Selon le tabloïd new-yorkais, Mme Kennedy a dit «tu vois» plus de 200 fois au cours d'un entretien d'une demi heure avec le Daily News samedi. Au cours d'une interview avec le New York Times le même jour, elle a répété ces mêmes mots 130 fois.

Ces tics de langage et les réponses hésitantes de Caroline Kennedy suscitent des interrogations sur son manque d'expérience politique.

«Soyons généreux et disons qu'elle n'a pas l'air sûre d'elle», a déclaré le commentateur politique Bernard Goldberg sur Fox News. «Elle a l'air d'une adolescente qui utilise les mots tu vois, tu vois, tu vois un million de fois».

Avant ces interviews, certains reprochaient à Mme Kennedy d'éviter les médias, la comparant à Sarah Palin, l'ex-candidate républicaine à la vice-présidence, écartée des conférence de presse par son parti qui redoutait que n'éclate son manque d'expérience.