Pat Quinn, le lieutenant-gouverneur de l'Illinois, s'est déclaré «certain», dimanche, que le gouverneur Rod Blagojevich, accusé d'avoir cherché à vendre au plus offrant le siège de sénateur laissé vacant par Barack Obama, sera destitué dans moins de deux mois.

Interrogé à l'émission Face the Nation de CBS, Quinn a affirmé que Blagojevich fera face au processus de destitution et sera jugé par le Congrès de l'État d'ici au 12 février prochain, date du bicentenaire de la naissance d'Abraham Lincoln.

 

Si Blagojevich est obligé de démissionner, c'est Quinn qui deviendra gouverneur de l'État. C'est au gouverneur qu'il revient de désigner le remplaçant d'un sénateur. Quinn a indiqué que, s'il devient gouverneur, il organisera un scrutin extraordinaire pour remplacer Obama.

Il a précisé qu'il n'avait pas parlé à Blagojevich depuis le mois d'août 2007. Les deux hommes sont issus du Parti démocrate.

La destitution de Blagojevich n'est pas justifiée, a affirmé hier Ed Genson, avocat du gouverneur, devant le comité de la Chambre des représentants de l'Illinois qui tente d'établir le bien-fondé d'une demande de destitution.

«Contre des ombres»

«Les accusations sont vagues et les preuves ne suffisent pas pour l'expulser de ses fonctions, a dit Me Genson. Nous nous battons contre des ombres, et ce n'est pas juste.»

Si le comité décide d'intenter la procédure de destitution, c'est le Sénat de l'État qui organisera le procès pour décider s'il doit être démis de ses fonctions.

Des procureurs fédéraux ont demandé hier l'autorisation d'un tribunal pour rendre publics les enregistrements de quatre conversations de Blagojevich interceptées sur écoute.

Me Genson a d'autre part remis aux représentants de l'État un exemplaire du rapport rendu public la semaine dernière par le président désigné Barack Obama, qui démontre que lui et ses conseillers n'ont eu aucun contact avec Blagojevoch à propos de son éventuel remplaçant comme sénateur de l'Illinois.

Il a souligné qu'au coeur des accusations contre son client se trouve une déclaration sous serment de 76 pages du procureur fédéral Patrick Fitzgerald qu'il juge «injuste et non corroborée par l'entourage d'Obama».