L'équipe de transition de Barack Obama a affirmé mardi dans un rapport qu'elle n'avait eu aucun contact répréhensible avec le gouverneur de l'Illinois Rod Blagojevich, accusé d'avoir cherché à monnayer le siège de sénateur laissé vacant par le futur président américain.

Le conseiller juridique de M. Obama, Greg Craig, qui a rédigé ce rapport de quatre pages, a épluché tous les contacts entre l'équipe Obama et le bureau du gouverneur de l'État du nord des États-Unis. «Mon enquête a déterminé qu'il n'y a rien eu du tout de répréhensible concernant ces conversations», a assuré M. Craig lors d'une conférence de presse téléphonique.

Le rapport précise que le futur secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emanuel, a parlé au téléphone «une ou deux fois» avec le gouverneur Blagojevich début novembre, après l'élection de M. Obama.

«Une seule personne de l'équipe de transition a eu des contacts avec le gouverneur ou son équipe et ces contacts étaient totalement normaux et acceptables», a dit M. Craig en faisant allusion à M. Emanuel.

Selon le rapport, les deux hommes ont parlé du siège de représentant de l'Illinois de M. Emanuel, qui allait devenir vacant, et ils ont «brièvement» évoqué le siège de sénateur de M. Obama.

M. Blagojevich a été arrêté le 9 décembre et relâché sous caution. Selon des écoutes téléphoniques rendues publiques par la police fédérale (FBI), il a tenté de marchander le siège de sénateur de l'Illinois laissé vacant par Barack Obama après son élection à la présidence des États-Unis.

M. Blagojevich était apparemment furieux que l'équipe Obama ne lui ait offert rien d'autre que sa considération en échange de la nomination de telle ou telle personnalité, selon ces écoutes.

Inculpé de tentative de fraude et de corruption, le gouverneur de l'Illinois risque jusqu'à 30 ans de prison. M. Blagojevich faisait déjà l'objet d'une enquête pour une autre affaire, ce qui explique pourquoi la justice avait autorisé le FBI à le mettre sur écoute.

C'est aux gouverneurs d'État que revient de désigner les sénateurs lorsque des sièges sont laissés vacants, en attendant la prochaine élection sénatoriale, deux ans plus tard.

Deux jours après le début du scandale, Barack Obama s'était lui-même dit «absolument sûr» qu'il n'y avait eu aucun marchandage entre ses collaborateurs et le gouverneur de l'Illinois (nord). M. Obama, actuellement en vacances à Hawaii, a été entendu la semaine dernière par le procureur chargé de l'affaire, Patrick Fitzgerald.

Le rapport précise que M. Emanuel a eu «environ quatre conversations téléphoniques» avec le chef de cabinet du gouverneur, John Harris.

Selon le rapport, les deux hommes ont parlé du siège de M. Obama en évoquant «les qualités des candidats potentiels et les avantages stratégiques que chaque candidat apporterait au Sénat».

Toujours selon la même source, M. Emanuel a donné «avec l'autorisation du président élu» les noms de quatre personnes considérées comme qualifiées pour occuper son siège de sénateur. M. Harris «n'a tenté de tirer un avantage personnel pour le gouverneur dans aucune de ces conversations», précise le rapport.

Le document précise que la future conseillère à la Maison-Blanche Valerie Jarrett, citée dans l'affaire comme potentiellement intéressée par le siège de sénateur, n'a eu «aucun contact ou communication avec le gouverneur Blagojevich» ou son équipe.

La semaine dernière, lors d'une conférence de presse, Rod Blagojevich a nié toutes les accusations portées contre lui et promis de se battre pour blanchir son nom. Il s'est refusé à démissionner.