Le président-élu Barack Obama est en train de peaufiner son plan de relance de l'économie américaine qui pourrait avoisiner les 850 milliards de dollars sur deux ans. Ce sera son baptême du feu avec le Congrès.

Pour que représentants et sénateurs acceptent ce vaste plan de dépenses publiques, l'équipe Obama a déjà prévu des réductions d'impôts pour les classes moyennes et défavorisées. Un donnant-donnant typique des relations entre la Maison-Blanche et le Congrès.

La future administration démocrate a consulté plusieurs économistes de renom pour évaluer le montant nécessaire à la relance de l'économie américaine. Seul l'un d'eux, Greg Mankiw, un ancien conseiller de George W. Bush, s'est montré sceptique sur l'opportunité d'un tel plan. D'autres ont recommandé de dépenser jusqu'à 1000 milliards de dollars.

Cependant, une telle somme risquerait d'inquiéter les marchés financiers et de s'attirer l'opposition des républicains au Congrès - voire de certains démocrates, réticents à creuser les déficits. «Les républicains veulent travailler avec le président-élu pour aider à remettre notre économie sur la voie de la reprise mais nous avons de sérieuses réserves sur l'opportunité de ponctionner les contribuables en difficulté de 1.000 milliards de dollars pour les investir dans des programmes gouvernementaux au nom de la relance économique», a averti John Boehner, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants.

La somme la plus probable est donc de 850 milliards de dollars sur deux ans.

Barack Obama n'a pas pris de décision définitive et donc le montant final pourrait être plus faible. Cependant, ses conseillers ont déjà commencé à expliquer au Congrès que le plan de relance ne devrait pas être inférieur à 600 milliards de dollars, montant minimal défini par des économistes aussi bien de gauche que de droite.

Comme les grands travaux lancés durant la Dépression des années 1930, le plan Obama prévoit d'investir dans les routes, les ponts et d'autres infrastructures, mais aussi de construire et de rénover des écoles, de rendre les bâtiments fédéraux plus économes en énergie et de développer les technologies écologiques.

D'autres mesures prévoient des tickets alimentaires et des programmes nutritionnels, ou encore des formations destinées aux demandeurs d'emploi. Sans une intervention de l'État, le chômage risque en effet de dépasser les 9% de la population active, selon les conseillers du président-élu.

Le plan de relance sera soumis au Congrès très rapidement après l'investiture de Barack Obama, le 20 janvier. «Il va nous envoyer ça très rapidement. Nous espérons que dans les dix jours à deux semaines suivant sa prise de fonctions, nous pourrons voter le plan de relance», a déclaré le leader de la majorité sénatoriale, le démocrate Harry Reid. «Nous voulons faire ça très vite.»

Pour recueillir l'assentiment du Congrès, des réductions d'impôts sont prévues pour les contribuables aux revenus modestes et moyens. Les conseillers d'Obama assurent qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts pour les classes aisées.