L'administration du président sortant George W. Bush a dit mercredi avoir préparé des plans d'urgence pour celle de Barack Obama au cas où celle-ci serait confrontée à une grave crise internationale comme une explosion nucléaire nord-coréenne peu après son installation.

«Après consultation avec mon chef de cabinet, j'ai conclu que c'était tout à fait la bonne chose à faire», a dit M. Bush à Fox News, selon une retranscription diffusée par la chaîne d'un entretien qu'il lui a accordé. «C'est la première fois depuis longtemps que la passation de pouvoirs aura lieu en temps de guerre. Et il nous appartient de veiller à ce que la transition se passe le plus en douceur possible, que la communication soit bonne, vigoureuse, qu'il y ait des exercices pour que les gens (de M. Obama) soient mieux en mesure de faire leur travail», a dit M. Bush.

«Cela peut choquer certains, mais je veux vraiment que le président élu réussisse. Je veux qu'il puisse dire: nous avons empêché de nouveaux attentats», a dit M. Bush.

Un haut responsable a confirmé sous le couvert de l'anonymat que l'administration sortante avait préparé des plans pour que la future administration Obama ne soit pas prise au dépourvu par une explosion nucléaire déclenchée par la Corée du Nord, une cyber-attaque contre le réseau informatique des États-Unis, des attentats terroristes contre des installations américaines à l'étranger ou une crise au Proche-Orient.

Ce sont autant d'exemples cités par le New York Times qui a révélé l'information.

Gordon Johndroe, porte-parole de la Maison-Blanche, a indiqué que le Conseil de sécurité nationale avait préparé à l'attention de l'équipe Obama des réunions sur des questions politiques majeures «afin que la nouvelle équipe dispose d'informations à jour sur l'état des choses».

«Cela consiste notamment à fournir des informations à propos de certains points chauds potentiels à travers le monde. Nous voulons les transmettre pour que, surtout dans les premières semaines, ils (les collaborateurs de M. Obama) disposent d'informations de base pour prendre leurs décisions. C'est une liste d'imprévus et de réactions possibles, qui n'est ni exhaustive, ni exclusive, ni normative», a dit M. Johndroe.

Ces plans avaient été recommandés par la commission d'enquête mise en place après les attentats du 11-Septembre, indiquait le New York Times.

La commission avait noté des problèmes au moment de la transition entre l'ancien président Bill Clinton et George W. Bush, et son rapport appelait à une amélioration du processus, «étant donné qu'un attentat aux conséquences catastrophiques peut se produire quasiment sans préavis».

Par ailleurs, l'administration Bush a formé à la gestion de crise certains de ses membres qui pourraient rester en poste après l'investiture de M. Obama le 20 janvier, en attendant que les personnes désignées pour faire partie de sa future administration soient confirmées par le Sénat, disait le New York Times.