Seul gouverneur américain d'origine hispanique, Bill Richardson, qui sera nommé mercredi secrétaire au Commerce de l'administration Obama, est un fin politique qui s'était présenté contre Barack Obama à l'investiture démocrate dans la course à la Maison-Blanche.

Actuel gouverneur du Nouveau-Mexique (sud-ouest), Bill Richardson a une longue carrière politique à son actif.Représentant au Congrès de cet Etat du sud des Etats-Unis pendant 15 ans, (1983-1997), il a été ambassadeur aux Nations unies sous la deuxième présidence de Bill Clinton qui l'a ensuite nommé secrétaire à l'Energie (1998-2001).

Né en Californie le 15 novembre 1947 d'une mère mexicaine et d'un père américain banquier, il a passé son enfance au Mexique et parle aussi bien l'anglais que l'espagnol.

Après avoir longtemps rêvé d'une carrière dans le base-ball, il a décroché un diplôme de droit à la Tufts University et étudié les relations internationales.

Grand, massif, les cheveux de jais, souvent débraillé, il n'aime rien tant que faire campagne dans les coins perdus et serrer des mains. Il détiendrait à ce titre un record mondial: 13.392 mains serrées lors d'une foire agricole en 2002.

Il avait brigué à l'automne 2007 l'investiture du parti démocrate pour l'élection présidentielle, devenant le premier Hispanique à concourir pour la Maison Blanche.

En offrant son soutien à Barack Obama en mars, après avoir été très courtisé par Hillary Clinton qui bénéficiait jusqu'alors du vote hispanique, il avait loué le «courage», le «discernement» et la «sagesse» de celui qui va devenir le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis.

Quelque 10 millions de «Latinos» se sont rendus aux urnes le 4 novembre, un record. Deux-tiers d'entre eux ont donné leurs voix à M. Obama, un autre record pour un candidat démocrate.

Avec 45 millions de personnes d'origine hispanique sur le territoire américain, cette communauté est la plus importante minorité ethnique des Etats-Unis (15%), devant les Noirs qui représentent 12% de la population.

M. Richardson est un homme politique chevronné aux multiples facettes, dont celle de négociateur dans des missions délicates.

A la tête de la délégation américaine en Corée du nord, fin 2007, il a obtenu de Pyongyang le rapatriement des restes de soldats américains tués pendant la guerre de Corée.

Au cours d'une négociation avec l'ancien président irakien Saddam Hussein, il avait réussi à faire libérer deux Américains qui s'étaient aventurés à la frontière du pays en 1995.

Ses missions de franc-tireur de la diplomatie américaine lui ont aussi permis ces dernières années d'obtenir gain de cause auprès du président cubain Fidel Castro, ou du président soudanais Omar Al-Bachir.

Il a été nommé en 2006 envoyé spécial chargé de l'immigration auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), dans le but d'améliorer le dialogue entre les Etats-Unis et l'Amérique latine.

Le nom de M. Richardson a été évoqué lors de précédentes campagnes présidentielles, comme colistier d'Al Gore en 2000 ou de John Kerry en 2004.

S'il courtise la minorité hispanique, M. Richardson a insisté pendant la campagne des primaires sur le fait qu'il se présentait «en tant qu'Américain, fier d'être hispanique».

Marié depuis 33 ans, Bill Richardson a été proposé plusieurs fois pour le prix Nobel de la Paix pour ses négociations dans la libération d'otages, de prisonniers politiques et de soldats américains.