Le président américain George W. Bush a appelé lundi le numéro un libyen Mouammar Kadhafi pour lui exprimer sa satisfaction de voir se clore un «chapitre douloureux» de l'histoire entre les deux pays, comprenant notamment l'attentat de Lockerbie (Ecosse) en 1988, a indiqué la Maison Blanche.

«Le président a appelé le dirigeant libyen, le colonel Kadhafi, pour lui exprimer sa satisfaction de voir que l'accord pour un règlement total des plaintes avait été pleinement appliqué le 31 octobre», a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche Gordon Johndroe.

Tripoli a terminé de verser fin octobre l'ensemble des fonds prévus, soit au total 1,5 milliard de dollars, pour indémniser des victimes américaines de l'attentat de Lockerbie, qui avait fait 270 morts en 1988, ainsi que de l'attentat visant la discothèque berlinoise «La Belle», en 1986, fréquentée par des soldats américains. Cet attentat avait fait trois morts et 260 blessés.

L'accord signé entre les deux pays comprenait aussi le versement par les Etats-Unis de 300 millions de dollars pour les victimes libyennes des raids américains lancés contre la Libye le 16 avril 1986, tuant 41 personnes, dont une fille adoptive du colonel Kadhafi.

«Les deux dirigeants ont parlé du fait que cet accord devrait conduire à la fin du chapitre douloureux dans l'histoire entre nos deux pays», a indiqué M. Johndroe.

Cet accord «est un pas important en vue de restaurer les relations entre la Libye et les Etats-Unis», a dit le porte-parole de la Maison Blanche.

«Les Etats-Unis vont continuer à travailler sur les relations bilatérales avec la Libye, dans le but d'établir un dialogue qui comprenne tous les sujets, y compris les droits de l'Homme (...) et la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté.

Cet accord de compensation avait été conclu en août peu avant la rencontre historique de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice avec Mouammar Kadhafi.

Aucun des deux gouvernements n'a officiellement indiqué qui alimentait ce fonds de compensation, mais selon un haut responsable du département d'Etat ayant requis l'anonymat, il s'agit de gouvernements étrangers et de sociétés désireuses d'investir en Libye.

Ancienne bête noire des Etats-Unis, la Libye est devenue une alliée dans la lutte contre le terrorisme depuis qu'elle a renoncé à ses armes de destruction massive en 2003.

En 2006, les Etats-Unis avaient formellement normalisé leurs relations avec Tripoli, retirant la Libye de la liste des Etats soutenant le terrorisme et relevant les relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs.