L'ex-candidate républicaine à la vice-présidence Sarah Palin, qui cherche à se ménager un possible avenir politique, a entrepris de régler ses comptes avec ses détracteurs qui, au sein même de son parti, lui font porter le chapeau de la défaite du 4 novembre.

Depuis l'élection de Barack Obama, Mme Palin multiplie les interviews à la télévision, soignant son image et répondant point par point à toutes les critiques dont elle a fait l'objet.

Ces derniers jours, des conseillers de son ex-colistier John McCain ont remis en cause ses compétences, en expliquant anonymement que le choix de Mme Palin avait précipité la défaite du camp républicain.

«Je ne crois pas que (...) ma présence sur le ticket (républicain) ait été plus importante que la crise économique dans laquelle l'Amérique s'est retrouvée il y a deux mois et qu'on puisse m'attribuer la défaite de John McCain», a-t-elle affirmé dans une interview à CNN enregistrée dès le soir de la défaite.

Selon des commentaires distillés par la chaîne de télévision Fox News, proche des républicains, par une partie de la presse ainsi que la blogosphère, l'état-major de John McCain aurait découvert avec stupéfaction durant la campagne que Mme Palin ignorait que l'Afrique était un continent et pensait que c'était un pays.

Mme Palin a réfuté cette assertion lundi sur Fox News: «nous avons parlé de l'Afrique et de ce qui s'y déroule. Et je n'ai jamais parlé du fait que c'était un pays ou un continent».

Dans un commentaire publié sur le blog de gauche Think Progress, elle a affirmé que la personne à l'origine de cette affirmation était «minable, visiblement pleine d'amertume» et que ces accusations étaient «idiotes» et «fausses».

D'autres rumeurs affirment qu'elle ignorait les noms des partenaires des Etats-Unis au sein de l'accord de libre-échange nord-américain (Alena), à savoir le Canada et le Mexique.

Mardi, sur la chaîne MSNBC, Mme Palin est revenue sur l'affaire de sa garde-robe qui aurait coûté 150.000 dollars à la campagne de M. McCain.

«Je n'ai jamais commandé ces tenues», a-t-elle dit en faisant allusion à des vêtements qui auraient été achetés pour elle et sa famille dans des magasins de luxe à New York. «Je n'ai jamais vu pour 150.000 dollars de vêtement».

Sur la même chaîne, elle a rejeté mardi les critiques lui prêtant des relations tendues avec M. McCain. «Le sénateur McCain et moi avons une excellente relation. Je n'ai que de l'admiration et de l'amour pour lui et sa famille», a-t-elle affirmé.

Mais elle s'est dite «un peu déçue» de n'avoir pas été autorisée à lire, au soir de l'élection, le discours qu'elle avait prévu de prononcer aux côtés de John McCain, lorsque ce dernier a reconnu sa défaite devant ses partisans.

Avant de retrouver une nouvelle tribune mercredi à la réunion annuelle des gouverneurs républicains à Miami, Mme Palin, qui gouverne l'Alaska depuis 2006, n'a pas complètement écarté une candidature présidentielle en 2012.

«Je ne peux pas prédire ce qui va se passer demain, et encore moins dans quatre ans», a déclaré Mme Palin, 44 ans, dans un entretien à Fox News.

Mais cette mère de cinq enfants, qui a affiché sa foi chrétienne tout au long de la campagne, a dit que si Dieu voulait qu'elle conquière la Maison Blanche, elle espérait qu'Il lui montrerait la voie.

«Vous savez, la foi est quelque chose de très important dans ma vie. Et ce que je fais toujours, c'est mettre ma vie entre les mains de mon créateur», a-t-elle expliqué.