Barack Obama compte opérer un changement majeur de la stratégie américaine en Afghanistan et réaffirmer son engagement à traquer Oussama ben Laden, faisant de la lutte contre Al-Qaeda une priorité, a rapporté mardi le Washington Post.

Selon le quotidien, le président élu, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier, envisage une stratégie plus régionale sur le dossier afghan, y compris de possibles négociations avec l'Iran. Al-Qaeda «est notre ennemi», déclare un haut conseiller d'Obama cité par le journal. Et ben Laden «devrait être notre principale cible», ajoute-t-il.

Selon des conseillers à la sécurité nationale d'Obama dont l'identité n'a pas été précisée, le président-élu pense que l'administration Bush a relégué au second plan la traque du chef d'Al-Qaeda après avoir échoué pendant des années à le capturer.

Le Washington Post cite également des responsables du renseignement américain affirmant que les efforts pour retrouver ben Laden restent intenses mais que la menace Al-Qaeda resterait grande même si le chef de l'organisation terroriste était neutralisé.

L'équipe de transition d'Obama «doit encore examiner les ressources militaires et de renseignement disponibles et comment elles sont actuellement utilisées», selon le quotidien. Et elle doit également définir une approche diplomatique avec le Pakistan, où selon des experts se cacherait ben Laden, ajoute-t-il.

Obama s'était déclaré ouvert à des discussions sans conditions avec l'Iran avant de préciser par la suite que ce serait impossible sans un travail préparatoire approprié. Selon le journal, qui cite un responsable militaire américain, un intermédiaire pourrait être utilisé à l'avenir pour préparer un tel dialogue.

Le président américain sortant George W. Bush refuse d'avoir des discussions avec l'Iran tant qu'il ne suspendra pas son programme d'enrichissement d'uranium, qui selon Washington vise à fabriquer des armes nucléaires, ce que conteste Téhéran.

Selon le Washington Post, Obama compte envoyer des milliers de soldats supplémentaires en Afghanistan, mais pourrait aussi chercher un terrain d'entente avec l'Iran, un acteur influent dans cette région.

Selon un responsable cité par le journal, l'Iran à majorité chiite n'a pas plus envie que les Américains de voir des extrémistes sunnites prendre le pouvoir en Afghanistan. Le journal cite également des conseillers selon lesquels Barack Obama pourrait soutenir des discussions entre le gouvernement afghan et des talibans ayant renoncé à la violence et accepté de respecter la Constitution afghane.