L'offre était prestigieuse mais méritait réflexion. Le job est connu pour dévorer la vie de celui qui l'occupe. Mais finalement, Rahm Emanuel a dit oui: c'est lui qui sera à la tête de tout le personnel de la Maison-Blanche.

«Le chef de cabinet est au centre de la capacité d'un président et de son administration de réaliser son programme», a déclaré Barack Obama dans un communiqué. «Et je ne connais personne de meilleur que Rahm Emanuel pour s'assurer que les choses soient faites.»

 

C'est la première nomination annoncée par le président désigné depuis l'élection de mardi. Rahm Emanuel, représentant de l'Illinois à la Chambre des représentants et ancien conseiller du président Bill Clinton, est décrit comme l'une des figures les plus agressives de Washington. Sa détermination obstinée, qui lui a valu le surnom de «Rahmbo», sera utile pour résoudre des situations critiques mais heurtera peut-être ceux qui sont habitués à plus de diplomatie, mentionne le New York Times.

Emanuel, 49 ans, avait l'ambition de devenir le porte-parole de la Chambre des représentants. Mais, selon des amis du politicien cités par Politico, Emanuel a estimé que sa nomination symboliserait l'importance de mettre sa carrière de côté pour le bien du pays. D'autres commentateurs ont souligné qu'avant d'accepter, Rahm Emanuel devait juger des conséquences de son nouvel emploi sur sa vie personnelle (il est marié et a trois enfants). L'ancien chef de cabinet de George W. Bush a déjà raconté que ses journées commençaient vers 5h pour se terminer à minuit...

Le Washington Post souligne que la nomination d'Emanuel signifie un retour au rôle traditionnel du chef de cabinet: en fixant les priorités, en gérant le personnel de la Maison-Blanche, il est véritablement l'adjoint du président. «Durant la majeure partie de l'ère Bush, le gourou politique Karl Rove et le vice-président Cheney en ont mené beaucoup plus large que le directeur de cabinet l'a jamais fait.» Le directeur de cabinet «n'avait pas une grande influence sur Bush. Il était plus comme la nanny de Bush».

Mais la réputée partisanerie de Rahm Emanuel a été dénoncée par l'opposition républicaine. «La première décision de Barack Obama en tant que président désigné ébranle sa promesse de d'atténuer les divisions», a fait savoir le porte-parole républicain Alex Conant.

Obama s'adressera à la presse

Après avoir rencontré ses conseillers économiques ce matin, Barack Obama doit rencontrer la presse à Chicago pour la première fois depuis mardi. Il passera le week-end en famille à Chicago avant de se rendre à Washington, lundi, rencontrer le président George W. Bush et son épouse Laura à la Maison-Blanche.

Le dépouillement du vote se poursuit toujours dans certains États. Selon les estimations du New York Times, les démocrates ont arraché de justesse la Caroline-du-Nord, qui n'avait pas voté bleu depuis 1976. Le score est de 49,9% pour les démocrates et 49,5% pour les républicains.

Les résultats officiels se font toujours attendre au Missouri et au Nebraska. En Alaska, le sénateur républicain Ted Stevens mène légèrement sur son adversaire démocrate, malgré le fait qu'il ait été reconnu coupable de corruption en omettant de déclarer des cadeaux de plus de 250 000$ par des compagnies pétrolières. Si le sénateur républicain est réélu et démissionne de son poste, c'est la gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, qui nommera son successeur - et

elle pourrait bien être tentée de devenir elle-même sénatrice.