Deux jours après avoir été brillamment élu président des États-Unis, Barack Obama commençait jeudi à mettre en place l'équipe dirigeante d'un pays qui mène deux guerres de front et se débat dans une grave crise économique.

Le représentant de l'Illinois au Congrès, Rahm Emanuel, 48 ans, un proche du président élu, a accepté de devenir secrétaire général de la Maison-Blanche.

«Je suis heureux d'annoncer que mon ami, le représentant Rahm Emanuel a accepté d'être secrétaire général de la Maison-Blanche», a indiqué M. Obama dans un communiqué.

«Le secrétaire général a un rôle central pour permettre au président et à son gouvernement de mettre en oeuvre son programme», a ajouté M. Obama en soulignant que la résolution des «défis économiques» serait la «priorité centrale» de son gouvernement.

«Je veux faire tout ce que je peux pour aider à mettre en oeuvre le changement dont l'Amérique a besoin», a dit de son côté le prochain White House Chief of Staff» dans un communiqué publié avec celui de M. Obama.

«Nous avons du travail à faire et mardi les Américains ont envoyé un message clair: il faut que le travail soit fait», a ajouté M. Emanuel.

Il s'agit de la première nomination effectuée par Barack Obama pour sa future administration, deux jours après son élection.

M. Emanuel est un grand connaisseur des arcanes politiques de Washington et des rouages de la Maison-Blanche pour y avoir été conseiller politique durant la présidence Clinton.

Le secrétaire général est la personne la plus haut placée au sein de l'exécutif et a un rôle de haut conseiller auprès du président.

L'équipe de M. Obama a annoncé que le président élu tiendra sa première conférence de presse vendredi à Chicago à l'issue d'une réunion avec ses principaux conseillers économiques.

Le 44e président des États-Unis prendra ses fonctions le 20 janvier mais alors que le pays traverse la pire crise financière depuis celle de 1929 et se trouve au bord de la récession, M. Obama ne peut se contenter de prendre ses marques. Les premiers mois de la première présidence Clinton (1993-1997) avait été chaotique en raison du manque de préparation de la nouvelle équipe dirigeante.

Le président sortant George W. Bush a indiqué qu'il s'entretiendrait lundi à la Maison-Blanche avec son successeur sur les dossiers en cours.

«Je me réjouis à l'idée de discuter de ces questions avec le président élu au début de la semaine prochaine», a dit M. Bush en citant comme sujets, la crise financière et la guerre en Irak.

L'équipe de M. Obama a indiqué dans un communiqué que le président élu et sa femme Michelle se rendraient à la Maison-Blanche à l'invitation du président Bush.

Selon la chaîne ABC News, le principal stratège de M. Obama durant la campagne présidentielle, David Axelrod aurait accepté un poste de haut conseiller à la Maison-Blanche. ABC News a également indiqué que Robert Gibbs, directeur de communication de la campagne Obama, avait été pressenti pour le poste de porte-parole de la Maison-Blanche.

Selon l'équipe de M. Obama, le nom très attendu du prochain secrétaire au Trésor pourrait être annoncé dans les jours qui viennent.

Quatre personnalités sont sur les rangs pour succéder au titulaire actuel du poste, Henry Paulson dont deux anciens secrétaires au Trésor de Bill Clinton: Lawrence Summers, qui enseigne aujourd'hui à l'université Harvard, et Robert Rubin, aujourd'hui directeur de la banque Citigroup.

Les deux autres noms cités sont le président de la Réserve fédérale de New York Timothy Geithner et l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Paul Volcker.

M. Volcker a été l'un des plus proches conseillers de M. Obama au moment de la crise financière mais, selon des proches du président élu, cités sous couvert de l'anonymat par le Wall Street Journal (WSJ), il serait réticent à accepter le poste de secrétaire au Trésor. En revanche, selon les mêmes sources, M. Obama pourrait mettre en place une équipe, directement rattachée à la Maison-Blanche, chargée de surveiller la mise en oeuvre des nouvelles structures de réglementation du système financier. M. Volcker pourrait prendre la tête de ce nouvel organisme.

Henry Paulson a indiqué dans un communiqué vouloir «assurer une transition en douceur et efficace» avec l'équipe économique du futur président Barack Obama.