Une bonne partie de l'Amérique s'est levée les yeux cernés et le sourire aux lèvres hier matin, alors que la nouvelle avait fait le tour du monde pendant la nuit. L'élection de Barack Obama a été saluée partout, tant pour les idées progressistes du candidat démocrate que par l'entrée historique d'un président de race noire à la Maison-Blanche.

Et c'est surtout ce dernier point qui a frappé l'imaginaire de la planète. Les commentateurs ont souligné que Barack Obama est né en 1961 d'une mère blanche et d'un père noir, une union qui était illégale dans certains États à l'époque. Obama avait 4 ans quand les Noirs ont obtenu le droit de vote partout aux États-Unis. Et en janvier, il sera le président de tous les Américains.

 

Le décompte avant l'entrée des démocrates à la Maison-Blanche est donc commencé. D'ici le 20 janvier, Barack Obama devra former son équipe de transition. Déjà, hier matin, le futur président était au travail à Chicago pour préparer son arrivée à la direction d'un pays engagé dans deux guerres et affligé par une grave crise économique.

Le FBI a commencé hier à étudier les fiches d'identité de l'entourage du chef démocrate, une mesure incontournable avant de lui donner accès aux institutions du pays.

Selon le Huffington Post, Barack Obama n'a pas prévu pour le moment se rendre à Hawaii, où s'est éteinte sa grand-mère dimanche. Il restera vraisemblablement à Chicago pour travailler et s'adressera aux médias avant la fin de la semaine.

Une profonde introspection

Du côté républicain, les échos ont été plus discrets. John McCain a assumé mardi soir la responsabilité de la défaite de son parti. «Cet échec est le mien, pas le vôtre», a-t-il lancé à ses partisans. «Je ne sais pas ce que nous aurions dû faire pour gagner cette élection. Je laisse à d'autres le soin de le déterminer.»

L'ancien secrétaire d'État de George W. Bush, Colin Powell, qui avait donné son appui à Barack Obama, a déclaré au New York Times qu'était venu le temps «d'une profonde introspection au Parti républicain». M. Powell s'est notamment demandé pourquoi les républicains n'ont pu porter «les espoirs, les rêves et les ambitions du peuple américain».

Encore des votes

Le dépouillement du scrutin n'était pas encore achevé dans tous les États. La Caroline-du-Nord et le Missouri ont tardé à dévoiler leurs résultats finaux. Le scrutin a connu une participation record avec plus de 133 millions d'électeurs et un taux de participation supérieur aux élections de 1964 (63%) qui s'étaient tenues après l'assassinat de John F. Kennedy.

Trois États, dont la Californie, ont voté des amendements constitutionnels pour interdire le mariage entre conjoints du même sexe sur leurs territoires, une défaite majeure pour les militants homosexuels. Le Michigan a voté en faveur de l'utilisation de la marijuana à des fins thérapeutiques. Et, bonne nouvelle pour les vacanciers de la Nouvelle-Angleterre, les électeurs du Maine ont rejeté une nouvelle taxe sur la bière et le vin...

 

TAUX DE PARTICIPATION

64,1 %

C'est le taux de participation au scrutin national américain, selon les

experts (après analyse, le vrai taux sera annoncé dans les prochaines

semaines). Ce taux était de 56,7% en 2004. En Floride, c'est 72%

des électeurs qui se sont rendus aux urnes.